Racket et vols traqués sur les chantiers

Racket et vols traqués sur les chantiers

Vols de métaux, de matériel, chantage à l'embauche... Pour les entrepreneurs du BTP, la vie de chantier prend parfois des allures de parcours du combattant. Sur Depuis 2004, le secteur aurait ainsi perdu près de 150 millions d'euros par an tous préju...
S.H.-  ©2008 20 minutes

S.H.- ©2008 20 minutes

Vols de métaux, de matériel, chantage à l'embauche... Pour les entrepreneurs du BTP, la vie de chantier prend parfois des allures de parcours du combattant. Sur Depuis 2004, le secteur aurait ainsi perdu près de 150 millions d'euros par an tous préjudices confondus. C'est ce constat qui a incité la mise en place, en 2004, d'un dispositif unique en France, instaurant une alliance entre entrepreneurs, police et justice. Objectif : inciter les sociétés à systématiquement porter plainte. La semaine dernière, la préfecture et la fédération du BTP ont encore complété le dispositif, en signant une convention-cadre. Celle-ci prévoit notamment une incitation à l'insertion des jeunes en difficulté pour les chantiers s'installant en zone sensibles, mais aussi des formations au système judiciaire. "Les entrepreneurs ne comprennent pas forcément comment fonctionnent la justice. Certains rechignent en plus à faire appel à elle car ils ont l'impression de perdre leur temps, explique Lucien Pourailly, directeur départemental adjoint de la sécurité publique. Ils craignent également des représailles physiques ou sur leurs biens."

Car au-delà des vols, notamment de cuivre qui se sont multipliés avec la flambée des cours des métaux, le phénomène du chantage à l'embauche et du racket fait aussi de nombreux dégâts. La méthode : des hommes se présentent sur le chantier, demandant un emploi que souvent ils n'exerceront d'ailleurs jamais, sans quoi ils menacent l'entrepreneurs de dégradation de matériel, de vols ou d'agressions. Pour briser la loi du silence et encourager les entreprises à franchir le pas de la plainte, le dispositif prévoit entre autres que la fédération du bâtiment se porte partie civile. Pour une meilleure coordination, un magistrat du parquet en charge de ces dossiers a été désigné dans chaque tribunal du département. "Beaucoup d'enquêtes sont en cours", assure d'ailleurs René Nostriano, président de la fédération du BTP13. Le dispositif pourrait, à terme, être étendu au niveau national.