TRANSPORTMarseille veut limiter le nombre de sociétés de trottinettes électriques

VIDEO. Marseille: La ville veut limiter le nombre de sociétés de trottinettes électriques

TRANSPORTA Marseille, où les trottinettes électriques rencontrent un franc succès, la mairie veut encadrer leur utilisation, en confiant le marché à trois sociétés seulement
Mathilde Ceilles

Mathilde Ceilles

L'essentiel

  • La ville de Marseille est l’une des villes où les trottinettes électriques ont le plus de succès.
  • Déjà six opérateurs ont déployé leurs flottes dans la deuxième ville de France.
  • La mairie veut réduire ce nombre à trois et lance un appel à projet.

Les chiffres sont impressionnants. Arrivées à Marseille il y a quelques mois, les trottinettes électriques rencontrent un franc succès dans la deuxième ville de France. Selon les statistiques de la municipalité, ces petits engins ont séduit 148.000 utilisateurs, qui ont parcouru plus de 1,3 million de kilomètres et effectués 800.000 trajets. Ce marché juteux a attiré de nombreuses sociétés : à l’heure où ces lignes sont écrites, pas moins de six opérateurs ont d’ores et déjà déployé leur flotte dans la cité phocéenne.

C’est trop pour Jean-Luc Ricca, qui veut en finir avec « l’anarchie », selon ses propres dires. Le conseiller municipal délégué à la circulation et au stationnement a lancé le 17 avril dernier un appel à projets visant à restreindre le marché des trottinettes électriques marseillaises à trois opérateurs. Selon cet appel à projet consulté par 20 Minutes, chaque opérateur pourra déployer 2.000 trottinettes électriques, soit un total de 6.000 trottinettes électriques. Un nombre qui est toutefois amené à être modifié sur décision de la Ville.

Des stations pour trottinettes

« J’ai des contacts très réguliers avec les sociétés, et je veux, chaque fois qu’une nuisance est portée à ma connaissance, pouvoir la faire remonter le plus vite possible aux opérateurs », justifie Jean-Luc Ricca. Dans cet appel à projet, les services de la ville vont noter les différentes sociétés candidates sur plusieurs critères. Les deux tiers de cette note reposent sur des critères techniques, comme les freins ou les avertisseurs sonores. « Je veux tester les trottinettes de toutes les sociétés, j’en ai déjà testé trois », affirme Jean-Luc Ricca.

La plus grosse partie de cette note repose sur les mesures mises en places par la société pour préserver l’espace public. « Les gens tiennent au free-floating, mais nous souhaitons par exemple que les sociétés créent des sortes de stations, comme pour les vélos en libre-service, explique le conseiller municipal. Les sociétés peuvent envisager un système de "miles" ou de tarifs préférentiels pour les utilisateurs qui ramènent la trottinette à une station plutôt que sur le trottoir. » Pour l’aspect technique, la ville prend également en considération les moyens prévus par la société pour faciliter la communication entre l’opérateur et la mairie.

Toutefois, 30 % de la note sera fondée sur des critères purement financiers : la ville de Marseille demande en effet aux sociétés de prévoir de lui reverser un pourcentage de leur chiffre d’affaires à Marseille, et le plus offrant aura la meilleure notation pour cet item. Onze sociétés se sont manifestées pour cet appel à projet. La ville de Marseille souhaite sélectionner trois opérateurs d’ici la mi-juillet, pour une entrée en vigueur à partir du 21 août.