Municipales, le troisième tour

Municipales, le troisième tour

On prend les mêmes et on recommence ? Six mois après le scrutin municipal, trois communes des Bouches-du-Rhône attendent encore que la justice désigne le vainqueur. A Cassis, Peypin et Saint-Mitre-les-Remparts, des recours en annulation ont été dépos...
Stéphanie Harounyan-  ©2008 20 minutes

Stéphanie Harounyan- ©2008 20 minutes

On prend les mêmes et on recommence ? Six mois après le scrutin municipal, trois communes des Bouches-du-Rhône attendent encore que la justice désigne le vainqueur. A Cassis, Peypin et Saint-Mitre-les-Remparts, des recours en annulation ont été déposés au tribunal administratif par les candidats malheureux au second tour. Dans les trois cas, la justice a annulé l'élection en première instance, et les affaires ont été portées en appel devant le Conseil d'Etat, qui doit trancher avant la fin de l'année. Dans la commune de Peypin, 3 047 votants, c'est un tract mettant en cause le maire sortant, Christian Bourrely (PS), qui a déclenché la procédure. Le 13 juin, le tribunal annule l'élection, le jugeant « diffamatoire » et susceptible « d'influencer les votes », d'autant que le maire, Albert Sale (DVG), ne l'a emporté que de 29 voix. A Saint-Mitre, l'écart est plus significatif : 264 sur 3 502 votants. Là aussi, le tribunal s'appuie sur un tract « diffamatoire » pour annuler l'élection. « Ce texte portait atteinte à mon intégrité sous forme de pièce pagnolesque, raconte Jean-Jacques Lucchini (PC), à l'origine du recours après sa défaite contre le maire sortant, Christian Beuillard (UMP). Mais il n'y a pas que ça : neuf autres points sont de nature à fausser le scrutin. ça nous conforte pour le Conseil d'Etat. » Le cas de Cassis est plus complexe. Le maire sortant, Jean-Pierre Teisseire (UMP), n'a échoué que de six voix face à Danielle Milon (centriste) à l'issue d'une triangulaire. « Cassis mérite mieux qu'une élection de pochette-surprise », affirme-t-il. Le 29 mai, le tribunal décide d'invalider cinq voix et annule l'élection, jugeant trop faible l'avance de Danielle Milon. « Mon élection, je ne l'ai pas volée, rétorque la nouvelle maire. Ces erreurs viennent de mon adversaire, notamment des procurations où la signature ne figure pas au bon endroit. Ce sont les services qu'il dirigeait qui sont responsables. » Aucune date n'est fixée pour son appel devant le Conseil d'Etat. « Je n'y pense pas et je gère pleinement la ville, assure-t-elle. Et si l'élection est invalidée, on repartira en campagne. C'est ça, la démocratie. »