TRANSPORTSUne aide pour inciter les Marseillais à acheter une voiture électrique

Bouches-du-Rhône: L'aide de 5.000 euros à l'achat du département va-t-elle convaincre les Marseillais de passer à la voiture électrique?

TRANSPORTSLe département des Bouches-du-Rhône propose une aide de 5.000 euros à l’achat d’une voiture électrique. Mais le déficit de bornes de recharge demeure, à Marseille notamment…
Mathilde Ceilles

Mathilde Ceilles

L'essentiel

  • Le département des Bouches-du-Rhône propose une aide de 5.000 euros à l'achat d'une voiture électrique.
  • Mais à Marseille, le nombre de bornes de recharge n'est que de 145.
  • Le département reconnaît ce déficit, mais promet une amélioration dans les années à venir.

En plein débat sur le prix du carburant, qui vaut notamment une mobilisation des « gilets jaunes » ce samedi, le département des Bouches-du-Rhône a récemment fait une annonce à destination des automobilistes. Depuis le 1er novembre est en effet mis en place pour les habitants des Bouches-du-Rhône une aide de 5.000 euros à l’achat d’un véhicule 100 % électrique neuf, sans conditions de ressources, chez un professionnel.

« Cette mesure sera en place jusqu’en 2023 et coûtera 25 millions d’euros au département », indique Bruno Genzana, vice-président au conseil départemental délégué à l’environnement, au développement durable et aux énergies renouvelables.

« Trop peu de bornes de recharge »

De quoi augmenter les ventes de véhicules électriques, notamment à Marseille ? Les internautes de 20 Minutes semblent sceptiques. « Il y a trop peu de bornes de recharge », estime Sylvie. « Comment fait-on pour recharger son véhicule en habitant dans un bâtiment ? », renchérit Alain.

Selon les chiffres de Gireve​, une start-up ayant récemment mené une étude à ce propos, la ville de Marseille ne compte en effet que 145 points de charge ouverts et accessibles au public, soit 7,18 % seulement des points de recharge disponibles en région Paca.

275 bornes d’ici 3 ans

« Nous vendons essentiellement des voitures électriques à des personnes habitant en villa, où nous installons sur place des bornes de recharge », indique d’ailleurs Vladimir Mergui, commercial chez Renault La Valentine.

Un constat que partage Bruno Genzana. « Je comprends l’inquiétude des Marseillais sur la question des bornes de recharge et je la partage. Mais nous nous sommes associés avec la métropole pour installer d’ici 3 ans 275 bornes rapides sur le territoire métropolitain. Cela devrait aller rapidement, d’autant que des sociétés privées font également énormément d’efforts envers leurs salariés. »

Jointe par 20 Minutes, la Métropole précise que « les déploiements privilégieront les centres-villes, les zones touristiques, les zones commerciales et les centres culturels et sportifs. »

« Il me manque encore 20.000 »

Pourquoi ne pas avoir augmenté ce chiffre tout de suite ? « Il faut faire les choses au fur et à mesure, justifie Bruno Genzana. Notre volonté politique, c’est que les habitants des Bouches-du-Rhône passent à l’acte et achètent un véhicule. »

Le coût semble également représenter un autre frein. « 5.000 euros ? Alors il me manque encore 20.000 », ironise Barbara, une internaute de 20 Minutes. « Le prix d’une voiture électrique est élevé, reconnaît Bruno Genzana. Mais, aujourd’hui, avec la prime de l’Etat, qui va peut-être évoluer au vu des dernières déclarations du Premier ministre, les potentiels acheteurs bénéficient d’un bonus écologique de 6.000 euros et, selon les conditions, d’une prime à la conversion de 2.500 euros, énumère Bruno Genzana. En ajoutant les 5.000 euros du département, cela revient à l’achat d’un véhicule essence neuf ! »

« La vente de véhicules électriques sur Marseille reste très marginale, même pas 1 % de notre chiffre d’affaires, conclut Vladimir Mergui. Mais l’aide du département a clairement boosté les ventes. Dernièrement, sur le salon de l’automobile de Marseille, nous avons vendu en 15 jours une dizaine de véhicules. » Le département ambitionne de mettre en circulation grâce à cette aide 1.000 véhicules électriques par an pendant cinq ans.

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