SAUVETAGE EN MERLa ville de Marseille teste des bouées de repos pour éviter les noyades

Marseille: L'astuce toute bête des marins-pompiers pour (peut-être) réduire le nombre de noyés

SAUVETAGE EN MERPour éviter les noyades de plus en plus fréquentes selon les autorités, la ville de Marseille expérimente des bouées à destination des baigneurs en détresse…
Mathilde Ceilles

Mathilde Ceilles

L'essentiel

  • Des bouées de sécurité ont été installées à Marseille dans des zones accidentogènes
  • Elles sont entourées d’un anneau en inox pour pouvoir s’accrocher

Quatre-vingt-cinq blessés légers, 9 blessés graves et 4 morts. Tel est le triste bilan « secours ou assistance en mer » du bataillon des marins-pompiers de Marseille pour les deux dernières années dans la rade sud de la ville.

« Dans ce secteur, au vu de la forme de la plage, certains courants empêchent les baigneurs de regagner la berge, note le vice-amiral Charles-Henri Garié, commandant du bataillon des marins-pompiers de Marseille. Or, ils ont la mauvaise habitude de vouloir regagner leur serviette, alors qu’ils pourraient regagner la rive en faisant cinq mètres. Il y a trois semaines par exemple, une personne est morte d’un arrêt cardiaque en mer, dans la calanque de Samena. »

« Les interventions en mer se jouent à quelques secondes près »

Pour faire face à ce phénomène, des bouées un peu particulières ont été installées il y a une dizaine de jours dans cette calanque, ainsi que dans cinq autres lieux de la rade sud, près du bain des Dames, de la plage de l’Abri Côtier ou encore du Mont Rose. De couleur blanche, ces bouées amarrées au sol par un bloc de béton sont entourées d’un cercle en inox. Une idée toute bête pour un gain qui peut être précieux : grâce à ce dispositif, les personnes en détresse peuvent s’accrocher au cercle métallique en attendant l’arrivée des secours.

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« Nous les avons installées à 40 mètres du bord, dans les points où nous constations le plus d’accidents, explique le major Michel Beaumont. Il est arrivé à plusieurs reprises que les interventions en mer se jouent à quelques secondes près. Or, ce type de dispositif permet de faire gagner du temps aux secours. » Outre le fait de s’accrocher, ces bouées de sécurité, dites aussi bouées de repos permettent faire des signes aux pompiers à leur arrivée.

11.000 euros

Le dispositif est testé à Cassis depuis huit ans. « J’en suis vraiment très contente, confie Danielle Milon, la maire de la ville. Ces bouées ont pu sauver des vies dans des secteurs où nous déplorions des morts. » « En tant qu’élu, nous nous devions de proposer des solutions, renchérit Julien Ruas, adjoint au maire délégué au bataillon de marins-pompiers, à la prévention et gestion des risques. Nous allons laisser ce dispositif cet été, pour évaluer sa pertinence ensuite. »

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Pourquoi ne pas faire surveiller ces zones si elles sont accidentogènes ? « Déjà, certaines de ces zones se trouvent dans des calanques difficiles d’accès », rétorque Julien Ruas. « Et faire surveiller 21 plages comme ça l’est actuellement coûte 1,3 million d’euros, ajoute Didier Réault, adjoint au maire délégué à la mer, au littoral, au nautisme et aux plages. C’est 1.200 euros par poste par jour. Pour ces criques, on ne peut pas dépenser cet argent, une somme exorbitante. » Entièrement financées par la ville de Marseille, ces six bouées coûtent à la collectivité 11.000 euros au démarrage, outre les 3.000 euros annuels pour les frais de fonctionnement.

« Trois noyés par imprudence la semaine dernière »

« Cela ne remplacera jamais la prudence », tempère Didier Réault. « Rien que la semaine dernière, nous avons eu trois noyés par imprudence, peste le vice-amiral Garié. Ce sont des gens qui ne se mouillent pas avant de se baigner, qui vont dans des zones interdites ou alors qui se prennent pour les rois du pétrole, pensant nager loin pour impressionner les copains, ou comme ce jeune qui a fait une chute de 12 mètres de haut où il aurait pu mourir ! »

« Nous faisons face à une hausse du nombre de plaisanciers et baigneurs, et ceux qui fréquentent la mer ne sont pas toujours des professionnels de la mer », note Julien Ruas. Rien qu’en 2017, plus de 3 millions de personnes ont fréquenté le parc des calanques, où certaines de ces bouées ont été installées.