TOURISMELa guerre du savon de Marseille aura-t-elle lieu?

La guerre du savon de Marseille aura-t-elle lieu?

TOURISMEUn musée du savon de Marseille ouvre ce mardi à proximité du Vieux-Port. Fin 2018, il y aura à Marseille trois musées de la sorte…
Des savons en vente dans la boutique du MuSaMa
Des savons en vente dans la boutique du MuSaMa - Mathilde Ceilles / 20 Minutes
Mathilde Ceilles

Mathilde Ceilles

L'essentiel

  • Le musée du savon de Marseille qui ouvre ce mardi rejoint les autres musées et ateliers de savonnerie ouverts au public, à destination des touristes
  • L’ouverture se fait dans un contexte de bisbilles entre savonniers.

L’emplacement est stratégique, à quelques mètres du Vieux-Port. Non loin du bar officiel de la série Plus belle la vie ouvre ce mardi le musée du savon de Marseille, connu également sous le nom de MuSaMa. Un espace de 413 m² situé rue Henri-Fiocca, comprenant quelques panneaux explicatifs, et surtout un atelier offrant la possibilité aux visiteurs de fabriquer leur propre savon. Sans oublier, bien sûr, une boutique vendant différents savons, dont ceux produits par les porteurs du projet, Jean-Baptiste et Coralie Jaussaud de la Grande Savonnerie.

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Avec ce MuSaMA, en 2018, la cité phocéenne ne comptera pas moins de trois musées du savon, portés par les savonneries de la Licorne, à quelques mètres du MuSaMa, et celle de la Savonnerie du Midi dans le XVe arrondissement. Sans compter le musée du savon de la savonnerie Marius-Fabre situé à Salon-de-Provence.

Un filon touristique

Il faut dire que ce produit emblématique de la culture provençale connaît un véritable regain d’intérêt. « Il y a un mouvement de fond, au niveau national, sur les habitudes des consommateurs, qui souhaitent savoir ce qu’ils achètent, note Guillaume Fievet, directeur général de Savonnerie du Midi. Ils cherchent dans le savon de Marseille la naturalité, l’authenticité et la traçabilité. »

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Le savon de Marseille est aussi un produit connu dans le monde entier, et très recherché par les touristes, notamment étrangers. D’ailleurs, le MuSaMa est situé à proximité immédiate de l’arrêt de bus duquel descendent les nombreux croisiéristes qui accostent à Marseille.

Le public asiatique visé

Tout est fait dans ce nouveau lieu pour conquérir cette clientèle étrangère, et notamment asiatique, du nom facile à prononcer aux traductions en sept langues, comprenant le mandarin ou le japonais, en passant par la scénographie particulière qui permet de ramener son savon fabriqué de ses propres mains. « Nous espérons 30.000 visiteurs en un an, et 100.000 d’ici cinq ans », avance le cofondateur du MuSaMa Jean-Baptiste Jussaud.

Mais pourquoi donc multiplier différents lieux à Marseille, revendiquant le même objectif : la valorisation d’un savoir-faire ? Derrière ce phénomène se cachent en effet des bisbilles au sein des savonniers sur la définition même de ce qu’est le véritable savon de Marseille. Avec ou sans parfum ? Fabriqué à Marseille ou ailleurs ? Chaque musée, dans ses explications délivrées au public, donne sa propre définition.

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Bisbilles autour d’un label

« Chacun a sa part de vérité » explique dans un premier temps Coralie Jussaud, cofondatrice du MuSaMa. Et d’ajouter : « Il s’agit de promouvoir les savonneries qui respectent la recette, sans additif, colorant ni parfum. »

Diverses associations de savonniers marseillais ont ou vont déposer un dossier à l’INPI pour faire reconnaître l’indication géographique du savon de Marseille, sans toutefois s’être mis d’accord sur le contenu du cahier des charges. Une division que regrette notamment Serge Bruna, patron de la savonnerie de la Licorne, qui a ouvert son propre musée, et président de l’ Association des fabricants de savon de Marseille​.

« Je ne crains pas une concurrence, ce musée est une bonne chose, affirme-t-il. Il faut être solidaire pour proposer un produit de qualité qui, un temps, était voué à disparaître. Sur toute la Provence, en 1900, 180.000 tonnes de savons étaient produites. Aujourd’hui, on doit être autour de 20.000 tonnes. Ce qui fait du mal au savon de Marseille, c’est la production à l’étranger, de très mauvaise qualité. »