VIDEO. Capitale du sport, de la culture, de l'art contemporain: Pourquoi Marseille mise sur les grands événements
POLITIQUE•Depuis 2013, année où elle était capitale européenne de la culture, Marseille cherche à créer l’événement chaque année…Mathilde Ceilles
L'essentiel
- En 2018, Marseille lance un festival culturel autour de l’amour.
- Cet événement s’inscrit dans une stratégie d’organisations de grands événements.
- Ces événements sont en effet des moteurs économiques.
Cette année, l’événement à Marseille, c’est MP 2018. Rien à voir avec un éventuel concert exceptionnel de Matt Pokora. Cinq ans après Marseille-Provence MP2013 qui avait fait de Marseille la capitale européenne de la Culture, la cité phocéenne et plusieurs villes des Bouches-du-Rhône lancent un nouvel événement de grande ampleur, sorte de festival culturel, ponctué durant sept mois de diverses animations, avec une thématique commune : l’amour.
Cette initiative, impulsée par un collectif d’entreprises, est soutenue, notamment financièrement, par les collectivités territoriales, mairie comprise. En effet, depuis quelques années, la cité phocéenne s’inscrit dans une stratégie bien particulière : celle de créer l’événement, à raison d’une manifestation de grande ampleur par an.
Lutter contre la concurrence
Le déclic a visiblement eu lieu avec Marseille capitale européenne de la culture, en 2013. L’événement, qualifié de succès par de nombreux responsables politiques, a drainé 11 millions de visiteurs. Depuis, l’adjointe à la mairie chargée du tourisme Dominique Vlasto l’assume, la stratégie de la ville a changé. « On s’est rendu compte que ces grands événements avaient des retombées économiques et en termes d’images, explique l’élue. Ça fait venir du monde : en ce jour d’ouverture de MP 2018, les hôtels autour du Vieux-Port sont pleins ! Ces événements participent au rayonnement de notre ville. »
Mais avec son statut de ville la plus ensoleillée d’Europe en hiver, Marseille n’est-elle pas suffisamment attractive ? « Dans le marketing territorial, les choses ne se font pas toutes seules, explique Christophe Alaux, directeur de la chaire attractivité et nouveau marketing territorial et directeur de l’Institut de management public et gouvernance territoriale. Ce n’est parce que vous avez le soleil, ou d’autres avantages naturels, que vous allez être attractif toute votre vie. Il faut créer l’événement, car si on ne fait rien, il y a la concurrence de territoires proches, avec des caractéristiques similaires, comme la Toscane ou la Croatie par exemple. »
De la publicité gratuite positive
Et d’ajouter : « Ces grands événements sont également des enjeux importants sur le plan de l’image. Ils donnent une visibilité de Marseille à l’échelle internationale. Marseille se retrouve dans le New York Times… C’est de la publicité gratuite positive, là où on a souvent une publicité gratuite peu positive »
Outre l’attrait purement touristique de ces grandes manifestations, ces dernières permettraient également d’attirer… les entreprises. « Cela permet de fédérer des acteurs, et cela renvoie une bonne image auprès des investisseurs, notamment les organisateurs de congrès », se réjouit Dominique Vlasto.
Attirer les entreprises
« En 2013, les entreprises ont constaté un accroissement de leur chiffre d’affaires indépendant de la conjoncture économique, note Christophe Alaux. Les grands événements sont propices aux affaires. Ils peuvent également engendrer des retombées économiques de plus long terme pour les écosystèmes productifs locaux. »
« Certes, certaines manifestations d’envergure ont fait rayonner Marseille, concède Sébastien Barles, porte-parole du collectif Marseille en commun. Mais pour le Red Bull Crashed Ice, ou Marseille capitale européenne du sport par exemple, ça n’a pas été structurant. Il n’y a pas eu de rénovations d’équipements collectifs. Attention à ce que ça ne soit pas un affichage pour attirer le chaland et le croisiériste… » En 2020, Marseille sera la première ville française à accueillir Manifesta, une biennale européenne d’art contemporain.