Marseille: Peine réduite en appel pour un racketteur d'entreprises du BTP
BTP•Halid Compaoré et les trois autres condamnés en première instance avaient notamment ciblé le chantier de la L2...M.Cei. avec AFP
Halid Compaoré, l'un des quatre «gros bras» des quartiers Nord de Marseille condamnés en avril 2017 pour avoir racketté des entreprises de BTP, a vu sa peine réduite en appel de cinq à un an de prison mercredi, a appris l’AFP auprès du parquet général d'Aix-en-Provence.
La cour d'appel est également revenue sur l'amende de 50.000 euros infligée en première instance à Halid Compaoré par le tribunal correctionnel de Marseille. Elle a en revanche confirmé l'interdiction de cinq ans de gérer une entreprise.
«Médiateur autoproclamé»
«Médiateur autoproclamé» qui n'hésitait pas à se faire inviter à des réunions en préfecture tout en «négociant» l'arme à la main avec des responsables de travaux ou en instrumentalisant des jeunes pour qu'ils bloquent un chantier, selon l'accusation en première instance, Halid Compaoré était le seul à avoir fait appel de sa condamnation, après les désistements de ses co-prévenus.
Halid Compaoré et les trois autres condamnés en première instance avaient notamment ciblé le chantier de la L2, la rocade autoroutière qui doit traverser les quartiers Nord de Marseille, le chantier de la décennie pour la cité phocéenne. L'enquête avait été lancée après l'incendie d'une grue à deux millions d'euros appartenant à Bouygues.
Préjudice moral
Deux cadres du BTP qui avaient brisé la chape de silence entourant ce genre de pratiques avaient obtenu 5.000 euros chacun en réparation de leur préjudice moral.
Le Groupement L2 Construction, qui rassemble les grands noms du BTP, Bouygues, Colas et Spie Batignolles, avait obtenu 3.000 euros au même titre, mais n'avait pas obtenu réparation de son préjudice matériel, l'incendie de la grue et d'autres engins de chantier, pour faire pression sur les entreprises, n'ayant pas officiellement été élucidé.
Les trois co-prévenus de Compaoré, Rafik Zeroual, Hadj Abdelkrim Bensaci et Karim Ziani, avaient été condamnés à quatre ans de prison pour les deux premiers, trois ans pour le dernier.
Des peines allant de huit mois de prison avec sursis à 18 mois de prison ferme avaient été prononcées contre cinq autres prévenus, à la tête de pseudo sociétés de sécurité fonctionnant en toute illégalité