TRANSPORTDes habitants des quartiers Nord privés de trains réguliers

Marseille: Des trains ne s'arrêtent plus dans trois gares des quartiers Nord, les habitants toujours plus enclavés

TRANSPORTAlors que les quartiers Nord sont déjà peu desservis en transports en commun, des travaux ont réduit la desserte de trois gares de ces quartiers....
Mathilde Ceilles

Mathilde Ceilles

L'essentiel

  • La ligne Aix-Marseille fait l’objet d’importants travaux.
  • En conséquence, plusieurs gares des quartiers nord se retrouvent privées d’une ligne directe.
  • Usagers et élus locaux montent au créneau.

C’est un texte bref, incisif et teinté de ras-le-bol. Il y a quelques jours, L'Obs publiait une tribune intitulée « Oubliés des TER : les quartiers Nord de Marseille, territoire fantôme ». Les deux cosignataires, François Féron et Jean-Marc Seignobos, y dénoncent le fait que, depuis quelques semaines, la majeure partie des trains qui relie Marseille à Aix-en-Provence ne s’arrête désormais plus dans trois gares des quartiers Nord, à savoir Sainte-Marthe, la Busserine ou Saint-Joseph. La cause ? D'importants travaux sur la ligne pour une durée de quatre ans.

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« Comment faire pour entrer ou sortir de ce “no train land” ?, s’interrogent-ils dans cette tribune. Le jeune de Saint-Joseph doit désormais choisir d’autres options pour rejoindre le lycée situé près de la gare Saint-Charles ? De même pour cette enseignante aixoise qui vient travailler dans une zone d’éducation prioritaire de Picon-Busserine. »

Des quartiers un peu plus isolés

Certes, la SNCF a prévu un deuxième choix, qualifié par les cosignataires de « Bison Futé pour les sacrifiés du ferroviaire ». Neuf fois par jour, une navette fait la liaison entre ces trois haltes et une quatrième gare des quartiers nord, Saint-Antoine, pour ensuite regagner Aix. Cette desserte limitée fait que, à certaines heures, il faut ainsi plus d’une heure, avec une correspondance à Marseille, puis à Aix-en-Provence TGV, pour que les habitants de Saint-Joseph regagnent la capitale du calisson.

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Une situation compliquée quand on sait que les quartiers Nord de Marseille ne bénéficient déjà que de peu de moyens de transport au quotidien, faisant de ces territoires un espace isolé où la voiture devient obligatoire pour circuler. « Nous avons recueilli des témoignages de personnes nous confiant qu’elles allaient abandonner le train, rapporte avec inquiétude Stéphane Coppey, secrétaire général de Nos Ter Paca. Déjà que, malheureusement, quand on questionne les gens, peu connaissent l’existence du train… »

« On ne peut pas faire circuler plus de trains »

« Certains usagers ont appris dans le train que le wagon ne s’arrêtait pas », déplore Saïd Ahamada, député LREM des quartiers nord (VIIe circonscription). L’élu, qui rencontrera le directeur régional de SNCF Réseau le 26 janvier, craint également qu’une telle décision pénalise encore un peu plus ces quartiers. « Avec deux autoroutes et un foncier peu cher, ces quartiers ont un vrai potentiel, notamment pour attirer les investisseurs. Si on veut insuffler un peu de vie sur ces quartiers, on doit anticiper sur le développement de la ville en mettant plus de trains que nécessaires. Alors, les entreprises voudront s’implanter ! »

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Du côté de la SNCF, on insiste sur les bienfaits qu’apporteraient ces travaux, donnant naissance à une « ligne neuve et beaucoup plus capacitaire ». La SNCF reconnaît toutefois avoir réduit de 30 % le nombre de trains en raison de ces travaux. La ligne n'ayant pas été coupée sur demande de la région, la SNCF justifie ses choix par une volonté de conserver les horaires habituels, afin de conserver une offre stable. « On ne peut pas faire circuler plus de trains, insiste la direction de la communication. On pourrait se dire que, s’arrêter à Sainte-Marthe, ça prend quelques minutes. Mais avec le nœud ferroviaire que constitue la gare Saint-Charles et les travaux, cela décalerait tous les trains. »

D’autres solutions bientôt ?

La SNCF reconnaît toutefois que la situation actuelle n’est pas satisfaisante. « Nous avons demandé à la SNCF qu’elle trouve d’autres solutions et y travaille le plus rapidement possible, affirme Philippe Tabarot, vice-président de la région Paca en charge des transports. Nous avons eu, c’est vrai, des remontées d’usagers qui vivent une vraie galère. Des arrêts supplémentaires à Sainte-Marthe ou la mise en place de liaisons par autobus pourraient être envisagés. »

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L’élu réfute les accusations des cosignataires de la tribune, qui voit en cette décision une volonté délibérée « d’isoler un peu plus un territoire à la réputation sulfureuse ». « C’est un faux procès très injuste, s’insurge Philippe Tabarot. Que devraient dire les habitants de Pertuis​, qui voient leur gare être fermée pendant quatre ans avec ces travaux ? »