Marseille: Ecoles surchargées, risque d'insécurite... Les parents d'élève se mobilisent pour le maintien des secrétaires
EDUCATION•Des parents d'élèves se mobilisent ce mercredi matin contre la suppression des secrétaires, en contrats aidés, dans les écoles...Mathilde Ceilles
L'essentiel
- En raison des nouvelles annonces du gouvernement sur les contrats aidés, les secrétaires dans les écoles vont être supprimées.
- Les parents d’élèves de Marseille se mobilisent.
Ce mercredi ne sera pas une matinée comme les autres dans 14 écoles marseillaises. A l’heure de l’entrée des classes, les parents d’élèves ont décidé de se mobiliser. Manifestations, banderoles et signatures de pétition sont au programme. L’objet de leur mécontentement ? De nombreuses secrétaires d’école sont amenées à ne plus exercer au sein des établissements de leurs enfants.
Ah bon, il y a des secrétaires dans les écoles ?
Officiellement, on les appelle les AADE, pour Aides Administratifs à la Direction des Ecoles. Ce type d’emploi au sein de l’Education Nationale est née avec la politique d’emploi aidé mené par les gouvernements français depuis une dizaine d’années. Autrement dit, ces contrats étaient jusqu’ici des contrats aidés. Ces dernières années, ces secrétaires signaient alors un CUI à temps partiel. Leur rôle est d’épauler les directeurs d’école dans leurs tâches. En effet, seuls certains directeurs d’école le sont à plein-temps, les autres ayant un emploi du temps aménagé, qui se partage entre les temps devant la classe et les heures consacrées à l’administratif.
Quelle est la situation actuelle ?
Dans les Bouches-du-Rhône, comme partout en France, ces emplois sont en voie de disparition. Le gouvernement a annoncé récemment son intention, pour des raisons budgétaires, de réduire voire supprimer les emplois aidés. Les secrétaires d’école sont les premiers touchés, comme nous le révélions début juillet. Selon les chiffres communiqués par l’association de parents d’élève MPE13, 1.500 postes sont concernés dans le département, et 90 % des écoles marseillaises vont ou ont déjà perdu leur secrétaire.
Que craignent les parents et les enseignants ?
Entre des classes surchargées et les risques d’insécurité, parents et enseignants affirment que ces emplois sont devenus indispensables. « A l’école de la Batarelle par exemple, il y a 540 enfants, la taille d’un collège ! lance Séverine Gil, présidente de MPE13 Les parents ont besoin d’une présence permanente, pour des questions de sécurité, de lien avec l’équipe enseignante. » Parmi les tâches du secrétaire se trouve la surveillance des entrées et sorties dans les écoles. On supprime également, selon Séverine Gil, une interlocutrice de premier plan pour les parents, notamment ceux dont les enfants rencontrent des difficultés d’apprentissage nécessitant un suivi.
« Cela fait 17 ans que je suis directeur, dont 15 à l’école Estaque Gare, explique de son côté Jacques Vaille. J’ai vu la charge de travail du directeur augmenter considérablement. On est sans arrêt sollicité, avec de nouvelles responsabilités liées à la sécurité, comme la construction d’un plan d’étude en cas d’attaque terroriste. Cela évitait de ramener encore plus de travail chez moi. Et je ne vais pas laisser ma classe pour ouvrir des portes ! »
Quid des personnes sous contrat ?
« Il y avait 4.000 contrats dans l’Education Nationale dans l’académie au premier semestre, il y en aura 2.650 au second semestre », précise le rectorat. Une décision qui émane de Bercy et non de l’Education nationale. Ces contrats aidés couvraient l’aide administrative, mais aussi l’aide à la vie scolaire et enfin l’accompagnement des élèves handicapés. Face à cette réduction d’effectifs, et conformément à la politique du gouvernement sur la question, la priorité a été donnée à l’aide aux élèves en situation de handicap. Les bénéficiaires d’un emploi aidé dans ce domaine vont désormais occuper un CDD ou CDI. Le rectorat affirme qu’il essaie de proposer ce type de postes à ceux dont le poste est supprimé.