Marseille: Après le suicide de leur fils aux Baumettes, la plainte de la famille classée sans suite
PRISON•Le jeune Bilal s’est suicidé aux Baumettes le 10 août dernier, sa famille avait porté plainte pour «homicide involontaire»…
A.M. avec AFP
L'essentiel
- Le parquet estime qu’aucun élément ne plaide en faveur d’un «homicide involontaire».
- Le jeune homme avait été incarcéré pour outrage après le renvoi de son procès en vue d’une expertise médicale.
La plainte de la famille de Bilal Elabdani, un jeune détenu de 21 ans qui s’est suicidé en août aux Baumettes, a été classée sans suite par le parquet de Marseille. Il estime qu’aucun élément ne plaidait en faveur de la piste d’un « homicide involontaire », a-t-on appris mercredi de sources concordantes.
« Une enquête en recherche des causes de la mort a été diligentée » par le parquet, « et différents entretiens ont été réalisés sur les mesures mises en œuvre dans le quartier des arrivants » de la prison, où Bilal Elabdani s’est suicidé au lendemain de son arrivé, a relaté à l’AFP le procureur de Marseille, Xavier Tarabeux.
Incarceré pour outrage
Le détenu a subi des examens médicaux et psychiatriques qui n’ont pas permis de déceler les troubles dont il souffrait, a-t-il ajouté, confirmant une information de La Provence. « Une plainte avec constitution de partie civile » va maintenant être déposée « pour qu’un juge d’instruction indépendant soit désigné et fasse la lumière sur cette affaire », a réagi l’avocat de la famille, Jérôme Pouillaude, qui estime que la prison n’a pas pris les mesures préventives nécessaires.
Atteint de pathologies psychiatriques et vivant à Vienne (Isère) avec ses parents, Bilal Elabdani, 20 ans, s’était rendu seul, début août, à Marseille. Il a été arrêté après avoir « légèrement dégradé » sa chambre d’hôtel, selon son avocat. Le jeune homme a comparu le 9 août devant tribunal correctionnel pour outrage, rébellion et dégradations. Au vu de son état, les juges ont décidé d’ordonner une expertise psychiatrique et le renvoi de l’affaire. Bilal Elabdani a été incarcéré aux Baumettes dès le soir, dans le quartier des nouveaux arrivants. Il a été retrouvé mort, pendu avec ses draps, le lendemain.