Marseille Music Experience: Quand la ville glisse du hip-hop à l'electro
FESTIVAL•Depuis quelques jours ce nouveau festival a investi les rues de Marseille, il doit se conclure par une soirée hip-hop et une soirée electro…Adrien Max
L'essentiel
- Le festival MMX met à l’honneur le hip-hop et les musiques électroniques depuis le 7 septembre jusqu’à dimanche.
- Des conférences autour de ces deux styles musicaux sont organisées à la villa Gaby.
- Marseille glisse tranquillement de la culture hip-hop vers les musiques électroniques, pour s’affirmer comme une place forte de ce style musical.
Faire bouger Marseille. Une formule qui résume bien la multiplication de soirées et de festivals à Marseille. Le petit dernier a débuté le 7 septembre et s’achèvera dimanche : le Marseille Music Experience Festival. Né de la fusion du festival Acontraluz et des soirées We Are Together, il se veut à la fois progressif et ouvert. Sur la même architecture que le festival Marsatac, le vendredi soir mettra à l’honneur le hip-hop et le samedi soir sera consacré à la musique électronique sur l’esplanade du J4, avec le MuCEM comme voisin.
En plus des programmations musicales nocturnes, deux jours de conférences sont programmés vendredi et samedi, en journée, à la villa Gaby. Sur le même schéma que les soirées, le vendredi sera consacré à la culture hip-hop, tandis que le samedi retracera l’émergence des musiques électroniques. Une programmation à l’image de la ville, qui glisse tranquillement vers les musiques électroniques, même si historiquement le hip-hop reste l’ADN de Marseille.
Terre de hip-hop
C’est justement ce qu’évoqueront Kemmler, rappeur marseillais de 27 ans, et Julien Valnet, auteur de M.A.R.S histoire et légendes du hip-hop marseillais, lors de la conférence sur l’ancrage du hip-hop à Marseille. « On a été bercé par le rap marseillais dans notre enfance, IAM, la Fonky Family, Psy 4 de la rime. C’est eux qui nous ont donné envie, même si par la suite on a pu avoir d’autres influences », explique Kemmler.
Marseille terre d’inspiration mais pas forcément terre d’éclosion. Comme partout, et peut-être plus encore ici, difficile d’émerger dans ce milieu très fermé. « C’est plus facile à Paris parce qu’il y a beaucoup plus de structures. Mais quand tu as percé à Marseille, ça t’apporte une certaine crédibilité pour la suite, que d’autres villes n’ont pas forcement », précise Kemmler.
Passage de témoin
Pour Julien Valnet, cet ancrage très fort du hip-hop s’explique par les influences des années 80 : « Le funk et le reggae étaient très présents à Marseille à l’époque et ce sont clairement les bases du hip-hop. » Si aujourd’hui le rap français ne se résume plus qu’à un match Paris Marseille, la culture marseillaise s’est longtemps inspirée outre-Atlantique. « Marseille a toujours regardé du côté de New York, ce n’est donc pas étonnant de voir l’émergence de ce style musical au début des années 1990 », affirme Julien Valnet.
Aujourd’hui la scène marseillaise fait davantage émerger des artistes de variétés, comme Jul, que de rappeurs à l’ancienne, symbole de la contre-culture. Elle s’incarne désormais d’avantage dans les musiques électroniques. « Depuis le 7 septembre, on a organisé beaucoup d’animations gratuites partout en ville pour que les Marseillais s’ouvrent à cette musique et que leurs oreilles s’y habituent », explique Dominique Lena, l’un des organisateurs du festival. A n’en pas douter, Marseille s’affirme comme la nouvelle place forte des musiques électroniques, sans renier son passé.