Environnement: Une meilleure qualité d'eau en Méditerranée, synonyme de plus de touristes
ENVIRONNEMENT•L’agence de l’eau et la direction interrégionale de la mer Méditerranée organisaient une rencontre autour de la qualité des eaux de la Méditerranée…Adrien Max
L'essentiel
- La qualité des eaux de la Méditerranée s'améliore
- L’activité économique du pourtour méditerranéen est directement liée à la qualité des eaux
Il y a du mieux, mais beaucoup reste à faire. Voilà, pour résumer, les conclusions rendues jeudi par l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse et la direction interrégionale de la mer Méditerranée. Pour la septième année, ils réunissaient les acteurs du monde de la mer à Marseille pour leur présenter les résultats de la campagne de surveillance de 2017.
La qualité des eaux de la mer Méditerranée s’améliore. Première conclusion à tirer, et elle n’est pas des moindres, la qualité des eaux de la mer Méditerranée s’améliore d’un point de vue biologique, comme chimique. Mais un suivi particulier est nécessaire au niveau de la concentration des pesticides près des embouchures des fleuves. « Les pesticides viennent directement des champs jusqu’à la mer via les rivières », explique Laurent Roy, directeur général de l’agence de l’eau du Rhône Méditerranée Corse.
La contamination au mercure est aussi bien réelle dans la rade de Toulon et dans le port de Fos-sur-Mer. Dernière inquiétude, la pollution des microplastiques qui différent beaucoup en fonction des lieux. « Villefranche-sur-Mer (Alpes-Maritimes) est la plus touchée alors que vers Calvi (Corse) il n’y en a pas », précise-t-il. D’un point de vue biologique, l’attention est portée sur les herbiers et les coraux. La prolifération des algues filamenteuses est aussi source d’inquiétude. Sarah Hatimi, chef de projet sur la qualité de l’eau à l’association Surf Rider fondation, partage ces observations. « Oui, il y a une amélioration générale des sites que nous contrôlons sur la qualité bactériologique. », confirme-t-elle.
Des actions sont mises en place pour améliorer la qualité de l’eau. Près de 100 millions d’euros sont investis chaque année pour l’amélioration de la qualité de l’eau en Méditerranée. La moitié est consacrée à la lutte contre la pollution. Laurent Roy précise :
« On a par exemple installé le bassin Ganay pour éviter que la station d’épuration ne déborde quand il y a des fortes pluies. Ça permet une réduction de 50 % des débordements, et donc des rejets des eaux usées directement à la mer » »
L’autre moitié est consacrée à la restauration des milieux. Des actions pour favoriser la repousse des herbiers de posidonie, les poumons de la Méditerranée, sont aussi mises en place. « Ce sont évidemment des choses qu’il faut faire même si les résultats ne seront visibles qu’à moyen ou long terme », ajoute Sarah Hatimi.
L’activité économique du littoral dépend de la qualité des eaux de la Méditerranée. 10 milliards, ce sont les bénéfices que génèrent les activités côtières autour de la Méditerranée. « L’eau de bonne qualité est le strict minimum, il faut également la présence d’une biodiversité aquatique pour favoriser les activités de découverte. Le bon état du milieu est en phase avec le bon état économique », démontre Pierre-Yves Andrieu, directeur interrégionale de la mer Méditerranée. Les deux sont intimement liés, puisqu’il faut également veiller à ce que ces activités n’aient pas d’influence néfaste sur le milieu aquatique. Un vrai jeu d’équilibriste lorsqu’on sait que 70 % des emplois sur le pourtour méditerranéen sont liés directement ou indirectement au tourisme.