REPORTAGEAprès deux mois d’ouverture, les Baumettes 2 se rodent encore

Marseille : Après deux mois d’ouverture, les Baumettes 2 se rodent encore

REPORTAGELe nouveau bâtiment des Baumettes 2 a ouvert il y a un peu plus de deux mois, mais l’organisation demande encore du rodage…
Adrien Max

Adrien Max

L'essentiel

  • L’ouverture des Baumettes II, il y a deux mois, a engendré quelques couacs : problème de télévision, problème de cantine, mécontentement des agents pénitentiaires
  • L’organisation et le fonctionnement des Baumettes 2 varient beaucoup de celle du bâtiment historique, ce qui nécessite un temps de rodage

A l’image des nouvelles prisons construites un peu partout en France, le nouveau bâtiment des Baumettes 2 à Marseille, ouvert à la mi-mai, se veut plus ouvert et plus humain. Lorsqu’on pénètre dans les locaux flambant neufs, la différence avec le bâtiment historique est frappante. Pour ce qui est du côté plus humain et plus axé sur la réinsertion, cela ne saute pas aux yeux à première vue. Christelle Rotach, la chef d’établissement du centre pénitentiaire des Baumettes explique :

« « Alors qu’auparavant les détenus se déplaçaient toujours à l’intérieur d’un bâtiment, dorénavant ils sont amenés à davantage passer par l’extérieur. » »

L'exterieur des nouveaux bâtiment des Baumettes II
L'exterieur des nouveaux bâtiment des Baumettes II - Adrien Max / 20 Minutes

De grandes coursives relient les différents bâtiments, celui des femmes, celui des nouveaux arrivants et celui des personnes incarcérées depuis plus longtemps. « On ne trouve que des prévenus en attente de jugement aux Baumettes 2. Ceux qui ont été condamnés sont restés dans l’ancien bâtiment », précise Christelle Rotach. Les espaces extérieurs ont été végétalisés pour un meilleur cadre de vie, mais seulement deux mois après l’ouverture, les massifs sont encore un peu rachitiques.

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Des parloirs familiaux

En tout près de 700 détenus ont rejoint les nouveaux bâtiments, environ 600 hommes et une centaine de femmes. « Leurs bâtiments sont séparés, même certaines activités sont mixtes, comme les deux concerts de la fête de la musique ce mercredi soir et jeudi », se réjouit la chef d’établissement. L’accent a été mis sur les zones de parloirs, qui sont désormais tous regroupés dans le nouveau bâtiment. Il en existe trois catégories. « Il y a le parloir famille, classique, qui dure 45 minutes. Le parloir familial, sorte de petit studio, pour des durées de trois heures. Et des unités de vie familiale, comme des T2 ou T3, pour des visites de six heures. », ajoute Christine Rotach. Tout cela dans le but de faciliter la réinsertion familiale.

La végétation disposée à l’extérieur des bâtiments des Baumettes II.
La végétation disposée à l’extérieur des bâtiments des Baumettes II.  - Adrien Max / 20 Minutes

Autre nouveauté, les cellules. Si à la base elles étaient prévues pour être individuelles, elles sont finalement occupées par deux personnes. Plus spacieuses, plus modernes, elles disposent désormais de douche. « C’est une grande nouveauté, et c’est appréciable pour tout le monde. Pour les détenus, qui ont plus d’intimité, comme pour les surveillants, qui ont moins de problèmes à gérer », détaille la chef d’établissement.

Des nouveautés qui demandent du temps

Autant de nouveautés qui ont bouleversé les fonctionnements et la gestion de la prison. « On est sur une nouvelle structure, la disposition spatiale est différente. On est sur des nouvelles procédures, ce qui modifie la routine des détenus comme celle des surveillants », explique Christine Rotach.

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Des changements qui ont suscité certains couacs, comme des problèmes dans la gestion des cantines (où les détenus peuvent s’approvisionner) ou le dysfonctionnement des télévisions. Mais aussi la colère de certains surveillants, qui ont exprimé leurs inquiétudes quant à leurs conditions de travail. C’est le cas de Cyril Antolin, du syndicat pénitentiaire des surveillants, lors d’une manifestation début juin :

« Chaque ouverture de porte est source de conflit. Les détenus n’en peuvent plus des conditions. […] On passe notre temps à leur expliquer ce qui ne va pas alors que ce n’est pas du tout notre travail »

Christelle Rotach le reconnaît : « Il y a eu du flottement pour les détenus comme pour le personnel mais tout le monde commence à prendre ses habitudes. » Rien n’est moins sûr puisque dès l’année prochaine, les détenus du bâtiment historique des Baumettes rejoindront la prison de Luynes, près d’Aix-en-Provence, en attendant la construction des Baumettes 3.