VIDEO. Moto: A 12 ans, c'est le plus jeune dans sa catégorie... Il file à 180 km/h vers le haut niveau

On préfère vous prévenir : si vous avez eu votre permis à 24 ans après 17 tentatives, si les leçons de conduite vous donnaient des boutons, si vous séchiez systématiquement les sorties kart avec les copains… Ce qui va suivre pourrait bien vous agacer.

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Car à 12 ans, Alexis Boudin est plus habile sur une moto que vous ne le serez jamais (et nous non plus, d’ailleurs). Le jeune homme, qui vient de finir son année de 5e dans un collège de Barjols, dans le Var, pilote une pré-moto 3, dans une compétition au nom transparent : « Objectif Grand Prix ». « Je fais de la compet' depuis deux ans et demi, mais j’ai commencé la moto sur une pocket vers 4 ans, sur des parkings », rigole le jeune passionné, accro « à l’adrénaline et à la vitesse. » Aujourd’hui, il rêve d’une carrière à la Johann Zarco : après avoir gravi marche après marche les différents échelons, l’Avignonnais évolue désormais en Moto GP. « Je l’admire beaucoup », répète Alexis.

« Dès que lui et sa sœur ont su faire du vélo, je les ai mis sur une petite moto, comme ça », se souvient son père, Arnaud, lui-même motard (« mais jamais en compétition »). « Il a commencé à se passionner. Pour moi c’était intéressant, c’est devenu un moyen de pression pour ranger la chambre ou pour faire les devoirs », sourit-il.

Une bouillotte pleine d’eau pour respecter le poids minimum

A l’âge de 10 ans, le gamin a été repéré par les entraîneurs de la Fédération française de moto, lors d’une journée de détection. « C’est un grand espoir de la vitesse française, il a un grand potentiel et une énorme envie de progresser », assure l’entraîneur Jean-Michel Mattioli.

Lancé dans le grand bain de la pré-moto 3 (des machines qui dépassent allègrement les 180 km/h), Alexis Boudin est aujourd’hui le plus jeune pilote et tient largement la comparaison avec des garçons qui ont trois ou quatre ans de plus que lui. Parti avec une course de retard, il est aujourd’hui 6e du classement général, et premier sur son modèle de moto.

« La difficulté, c’est qu’il n’est vraiment pas gros, confie son père. Et il y a un poids minimum à respecter. Comme il pèse 40 kilos, si j’oublie de mettre un litre d’essence, il est déclassé ! Une fois, j’ai dû mettre une bouillotte d’un litre pour gagner un peu de poids ! »

« Je dormais dans une tente »

Le plus compliqué reste tout de même de financer cette passion : les sports mécaniques, on le sait, sont très coûteux. Et les Boudin n’ont pas un itinéraire familial tranquille. C’est le papa qui raconte :

« Ma société a fait faillite en 2008, on a perdu la maison… Jusqu’à récemment, mes enfants dormaient chez mes parents et moi dans une tente, dans le jardin. Heureusement qu’on a beaucoup de proches, de gens du monde de la moto qui nous aident ! »

Côté perso, la famille vient de trouver un logement social, à Toulon. Quant aux sponsors… « On croise les doigts, on passe notre temps à chercher des fonds. » Et à écumer les circuits de la région pour polir le talent du gamin. « Cette passion, c’est ce qui nous soude, ma fille, mon fils et moi, conclut Arnaud Boudin. Ça nous a fait passer cette phase difficile. »