VIDEO. Marseille: Fonky Family, parc Chanot... Comment le festival Marsatac veut devenir une référence européenne
FESTIVAL•Pour sa 19e édition, le festival Marsatac bouleverse ses habitudes avec la volonté de devenir un festival à dimension européenne...Adrien Max
L'essentiel
- Marsatac a réussi à reformer la Fonky Family pour une date exceptionnelle
- Le festival veut devenir une référence du genre, en changeant d’endroit et en changeant de date
C’est l’année des grands changements pour le festival Marsatac. De lieu, de date et de format. Heureusement, les fondamentaux restent : la black music, comme l’appelle le programmateur du festival Dro Kilndjian pour qui c’est « plus un esprit qu’un genre », et quelques artistes locaux.
Cette année la tête d’affiche fait frémir toute une génération élevée à l’art de rue, la Fonky Family se reforme pour une date exceptionnelle. Présents pour l’édition originelle du festival, il y a dix-neuf ans, le Rat Luciano, Don Choa, Sat l’artificier et consorts font un retour aux sources. Dro Kilndjian explique comment il les a convaincus :
« Ils ont fait un concert de soutien pour Pone [ancien membre et ami atteint de la maladie de Charcot] il y a deux ans et c’était fou. J’ai tout fait pour essayer de les convaincre, et ils ont fini par accepter. Je pense que le côté affectif a joué »
Le stade Vélodrome en décor de fond
Pour le Rat Luciano aussi, ce concert est le point de départ de cette reformation : « On a eu des bonnes sensations et les organisateurs de Marsatac ont réussi à nous convaincre. Tout le monde était partant donc on a accepté. » Ils auront même droit à 1h30 sur scène pour offrir un show à la hauteur de l’événement. « Ça rappelle des bons souvenirs. On y met beaucoup de sérieux, mais aussi de la déconnade c’est ce qui va donner un bon moment. », conclue le Rat Luciano, qui sera aussi accompagné d’invités surprises. A noter aussi la présence du groupe House of Pain, de De la Soul, de Vald ou de Die Antwoord pour le côté hip-hop. Birdy Nam Nam, Nicolas Jaar, Roman Flügel ou Dubfire se chargeront, entre autres, des sonorités électros.
Côté nouveauté, cette 19e édition investit le parc Chanot pour la première fois. Il fallait voir plus grand, et c’est l’endroit idéal, comme l’explique Dro Kilndjian :
« On avait une fréquentation de 30.000 personnes sur les deux soirs et on voulait s’agrandir. Ce lieu offre des possibilités que les autres n’offraient pas, on peut le faire grossir en fonction des besoins »
Il est très heureux d’avoir le stade Vélodrome comme voisin. « Ça fait un décor de fond exceptionnel. On a toujours cherché des lieux symboliques qui donnent une valeur ajoutée patrimoniale à l’événement », ajoute-t-il. Reste à toutes les équipes de le transformer pour le magnifier.
Des scènes thématiques
Le changement de date est tout aussi stratégique. Les organisateurs ont opté pour une date au début de l’été. C’est l’ouverture de la saison touristique et de la saison culturelle. La « motivation » des festivaliers est encore intacte, le « festi-marathon » estival ne les a pas encore épuisés. Surtout, la période est beaucoup plus propice pour décrocher des grands noms. « Fin septembre les artistes étaient sur d’autres territoires ou retournaient en studio. Si on avait gardé les mêmes dates on n’aurait pas pu avoir Die Antwoord par exemple. »
Côté programmation aussi, cette année réserve quelques modifications. Si l’organisation avait choisi de condenser le hip-hop et l’électro sur une soirée distincte, les deux univers seront désormais réunis tout au long du festival. La séparation se fera plutôt en termes de scènes, qui seront thématiques. « Mais chaque scène a une cohérence. Celle de vendredi soir avec Nicolas Jaar a été construite autour de lui. Il a validé certains de nos choix, et nous a orientés vers certains artistes. », précise le programmateur. Les ingrédients semblent réunis pour faire de Marsatac une référence nationale, voire européenne, dans les années à venir.