FOOTBALLGomis, l'attaquant qui croyait en Dieu, au destin et (surtout) en lui-même

OM: Bafétimbi Gomis, l'attaquant qui croyait en Dieu, au destin et (surtout) en lui-même

FOOTBALLFace à Bastia, ce samedi (21 heures), Gomis va tenter d’inscrire son 20e but en Ligue 1 cette saison : un objectif qui a peut-être occupé les prières de l’attaquant de l’OM cette semaine…
Jean Saint-Marc

Jean Saint-Marc

L'essentiel

  • L'attaquant de l'OM Bafé Gomis clame haut et fort sa foi catholique.
  • Dans ses déclarations d'après-match, on a aussi remarqué une drôle de vision du destin, du coup on tente une petite analyse théologique...

Si vous suivez un peu les footeux sur les réseaux sociaux, nous n’allons pas vous révéler un scoop international : Bafétimbi Gomis est un fervent catholique. Il le répète souvent, par exemple ici avant le déplacement à Bordeaux (apparemment la prière n’a pas été entendue) :

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« Ce n’est pas le seul sportif à afficher ainsi sa foi sur les réseaux sociaux, note le journaliste Nicolas Vilas, auteur du livre Dieu football club. Les évangélistes brésiliens l’évoquent souvent, plusieurs footballeurs musulmans aussi… On parle d’ailleurs plus des footballeurs musulmans, sans doute parce que la France est un pays de tradition catholique. »

« Sa vie ne se réduit pas au foot ! »

Bafé Gomis témoigne aussi de sa foi IRL, comme en 2013, lors d’une conférence à Toulon, tout près de la cité où il a grandi. C’est l’évêque de Fréjus-Toulon, Dominique Rey, qui l’avait invité. Il raconte à 20 Minutes avoir « découvert quelqu’un qui avait une claire identité chrétienne, assumée. Sa vie ne se réduit pas au foot ! »

Bafé Gomis tient cette foi catholique de ses parents. Il a fait son catéchisme, croit en Dieu depuis l’enfance. Parmi les étapes qui comptent dans son parcours spirituel, l’attaquant évoque en général* :

  • Sa rencontre, à Saint-Etienne, avec l’archevêque Dominique Lebrun. « Il m’a donné quelques livres, il m’a aidé à croire », expliquait Gomis à l1visible, dans un long interview sur le sujet. « Secret professionnel oblige », le désormais archevêque de Rouen a refusé de nous en dire plus sur leurs discussions.
  • La découverte de Notre-Dame de Fourvière, à Lyon, avec son modèle/mentor Bernard Lacombe. « Ça l’a marqué. Il a été presque émerveillé ! Il allait tout le temps prier, parfois en jogging, avant de partir en déplacement », raconte Nicolas Vilas.

Le rituel est resté : à Marseille, Bafé Gomis monte souvent à Notre-Dame-de-la-Garde et prie avant chaque rencontre. « Chez certains footballeurs, superstition et religion sont entremêlées, ils accomplissent des gestes rituels sans spiritualité. Tout ça est très intime, très personnel, mais je ne pense pas que ce soit le cas de Gomis », reprend Nicolas Vilas.

Dans l’interview à l’1nvisible, Gomis affirmait que sa foi l’a aidé dans sa carrière : « C’est ce qui m’a donné confiance en moi à rebours des discours défaitistes et négatifs. (…) J’ai fait tous les sacrifices (…) en sachant que le Bon Dieu m’aiderait. C’est ce qu’il a fait. »

On ne sait pas si l’attaquant (19 buts en L1 cette saison), lui a demandé cette semaine de l’aider à marquer le 20e ce samedi contre Bastia, et d’accrocher la Ligue Europa avec l’OM. Ce qui est sûr, c’est que le garçon a une vision singulière du destin… Et de sa propre force. On s’en est aperçu après le match retour contre Saint-Etienne (4-0). Sur le terrain, il dégageait une énorme confiance en lui, enchaînant des gestes techniques inhabituels. La « Panthère » a d’ailleurs marqué sur un triptyque aile de pigeon/jongle/frappe croisée (pour la vidéo c’est par ici). Et en zone mixte, Gomis a réussi le triptyque longues phrases/égotrip/force du destin :

« « J’avais dit qu’il faudrait un grand Bafé ! (…) Je savais, en venant à l’OM, que je battrai mon record de but en une saison (16 en 2007-08). Il y a un truc qui me porte, un truc qui me transcende. Et je savais que j’allais marquer contre Sainté, le club qui m’a formé, après ce qui s’est passé au match aller (une polémique avec les supporters des Verts). C’était l’histoire, j’en étais sûr. » »

Explication de texte et petit cours de théologie avec l’évêque de Fréjus-Toulon Mgr Rey : « Il y a dans la foi une liberté, Dieu n’est pas quelqu’un au-dessus de ma tête qui me considère comme un pion. Mais ce que Bafé Gomis veut dire par là, je pense, c’est qu’il prend conscience d’énergies intérieures qui le transcendent… C’est d’ailleurs ça qui est touchant dans son témoignage, c’est que Dieu n’est pas quelqu’un en altitude, loin de lui… Il est très présent dans sa vie ! »

* En cette période de pré-mercato, l’OM n’a pas donné suite à notre demande d’interview.