POLITIQUEOn vous présente la nouvelle ministre de la Culture, Françoise Nyssen

VIDEO. Gouvernement: Vous ne connaissez pas la nouvelle ministre de la Culture, Françoise Nyssen? Pas de panique

POLITIQUEScientifique puis éditrice à Arles, fondatrice d’une école pour enfants précoces, soutien sur le tard de Macron : la nouvelle ministre de la Culture Françoise Nyssen a un parcours peu commun…
Jean Saint-Marc

Jean Saint-Marc

L'essentiel

  • Françoise Nyssen est la patronne de la maison d’édition Actes Sud. Elle succède à Audrey Azoulay au ministère de la Culture.
  • «20 Minutes» dresse son portrait, en huit anecdotes pour briller dans vos dîners (ou ailleurs).

Il y a dans ce premier gouvernement Edouard Philippe beaucoup de noms connus et même attendus. Les favoris des tableaux de pronostics (quoi, vous ne faites pas ça ?), les Bayrou, Collomb, Le Drian, Castaner, Hulot ou Le Maire… Et puis, il y a quelques surprises. Laura Flessel aux Sports, par exemple, ou Françoise Nyssen à la Culture. Vous avez déjà entendu parler sans doute de la « Guêpe» pour ses exploits olympiques, mais à moins d’être un féru de littérature, vous ne connaissez sans doute pas Françoise Nyssen. Pas de panique, voilà de quoi briller en société (ou en tout cas limiter la casse ce soir dans une discussion sur le nouveau gouvernement).

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Elle est née belge et a acquis la nationalité française. Françoise Nyssen est née le 9 juin 1951 (elle a donc 65 ans) à Etterbeek, en Belgique et a été élève au lycée français de Bruxelles. Elle a quitté la capitale belge pour Paris dans les années 1970.

Au départ, elle était plutôt scientifique que littéraire. Etudiante en biochimie moléculaire, elle a abandonné son doctorat pour devenir urbaniste. « Je suis plutôt une scientifique. Je le suis devenue parce que je trouvais plus facile de faire des études de sciences que de lettres », confiait Françoise Nyssen à Télérama. Elle a d’abord été urbaniste dans un ministère, à Paris. Elle est devenue éditrice en 1978, à 27 ans, quand son père a décidé de fonder la maison d’édition Actes Sud. Elle a commencé par « les déclarations de TVA », selon un portrait de Libération.

Elle a hérité de la maison d’édition de son père (mais elle n’aime pas trop qu’on le lui rappelle). C’est donc son père, Hubert Nyssen, ancien publicitaire, qui a fondé Actes Sud. Il a passé la main à sa fille aux débuts des années 2000. Elle est désormais présidente du directoire. « Je ne suis pas l’héritière d’une situation. Ce que nous avons fait, nous l’avons fait ensemble, avec Hubert (son père), avec Bertrand (Py, son directeur éditorial), avec Jean-Paul (Capitani, son mari) », s’agaçait-elle auprès de Libé. Trois de ses filles viennent d’intégrer la maison d’édition, qui compte aujourd’hui 220 salariés (300 si l’on inclut ceux des éditeurs associés et des librairies).

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Elle a publié plusieurs Goncourt, un Nobel et des best-sellers. Laurent Gaudé, Mathias Enard, Jérôme Ferrari : ces trois vainqueurs du prix Goncourt sont édités par Actes Sud. L’auteur du Sermon sur la chute de Rome a raconté à Télérama sa rencontre avec l’éditrice : « Elle est arrivée avec le manuscrit de Dans le secret, couvert de ratures et de mots dans la marge. J’étais épouvanté. Elle m’a dit : "J’ai quelques suggestions. Si elles vous semblent pertinentes, tenez-en compte, sinon, ne changez rien."» La maison Actes Sud édite aussi Svetlana Aleksievitch, prix Nobel de littérature ou Stieg Larsson, auteur des best-sellers Millenium. En revanche, si la pique de Philippe Meyer contre Fleur Pellerin est très drôle, précisons que Françoise Nyssen n’a pas édité Modiano.

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Elle a été très marquée par le suicide d’un de ses fils. En février 2012, son fils Antoine s’est suicidé, à l’âge de 18 ans. Enfant précoce, il était dyslexique, dyspraxique, « dys tout ce que vous voulez, et merveilleux », a-t-elle confié à Libération. Elle a conservé de nombreux dessins de cet enfant très doué : ils illustrent son bureau, occupent le fond d’écran de sa tablette, etc.

Elle a fondé une école adaptée. L’Education nationale n’est pas parvenue à s’adapter aux troubles d’Antoine Nyssen-Capitani. Il a été déscolarisé à l’adolescence et placé dans des écoles spécialisées aux Etats-Unis. Après sa mort, Françoise Nyssen a donc décidé de créer une structure adaptée, qui aurait pu accueillir son fils. Elle s’appelle « Le Domaine du Possible ». Cette école privée hors contrat a ouvert en septembre 2015.

Elle a soutenu Emmanuel Macron sur le tard. C’est seulement à la veille du second tour que Françoise Nyssen a appelé « avec joie » à voter pour Emmanuel Macron, dans une tribune pour Actualitte. En bonne intellectuelle, elle l’a fait en citant Gramsci : « le pessimisme de la raison nous oblige à l’optimisme de la détermination. » Une façon très classe de dire qu’elle voulait faire barrage à l’extrême droite, avec qui « les libertés sont remises en cause », alors qu’Emmanuel Macron « a mis la culture en première position de son programme. » Elle a aussi mis en avant ses propositions pour l’éducation ou pour le climat.

[Bonus] Elle n’était pas sur Wikipédia avant d’entrer au gouvernement. Ça vous fait une bonne excuse si vous ne connaissiez pas Françoise Nyssen avant son entrée au gouvernement : vous n’étiez pas le (la) seul(e). Sa page Wikipédia a été créée ce mercredi à 15h07. Mais ne jouons pas aux faux modestes : vous y apprendrez moins de choses que dans cet article.