FOOTBALLMais pourquoi le mannequin Baptiste Giabiconi reprend-il un club de foot?

Football: Mais pourquoi le mannequin Baptiste Giabiconi reprend-il le club de Martigues?

FOOTBALLLe FC Martigues végète en CFA (4e division) et n’a toujours pas assuré son maintien cette saison…
Jean Saint-Marc

Jean Saint-Marc

L'essentiel

  • Le mannequin/chanteur Baptiste Giabiconi a décidé de relancer le FC Martigues : il en devient le président.
  • Il est né tout près de là, à Marignane, et a toujours été « un passionné de football ».
  • Il cherchait surtout un nouveau défi professionnel.

Le foot mène à tout et tout mène au foot. L’immobilier pour devenir actionnaire de l’OM, les ordures pour diriger Montpellier et… la mode pour reprendre le FC Martigues. Baptiste Giabiconi, modèle pour Chanel, Fendi ou Giorgio Armani, chanteur pop et star de la télé, est désormais président d’un club de foot de CFA, la 4e division. Costard cintré, barbes et cheveux parfaits : Baptiste Giabiconi était à Martigues ce mardi matin pour annoncer cette étonnante reconversion. L’occasion de comprendre ce qui l’a poussé à se lancer dans ce projet fou.

Pour le « frisson » du sport

Baptiste Giabiconi a posé le paradoxe lui-même, en tout début de conférence de presse : « On peut se poser pas mal de questions : pourquoi il s’intéresse au foot, alors qu’il y a d’autres domaines où il se débrouille plutôt pas mal ? » C’est en discutant avec son collaborateur qu’on y voit un peu plus clair : après 10 ans de mannequinat, il est clair que le jeune homme de 27 ans veut un peu changer d’air.

« Le foot, c’est quand même plus intéressant », souffle Baptiste Fernandez. Giabiconi recherche aussi ce petit frisson que peuvent susciter les gros matchs (le stade Turcan compte tout de même 11.500 places). « Il a toujours été proche des fans, il veut organiser des jeux à la mi-temps, des choses comme ça », reprend Fernandez.

Pour capitaliser sur ce qu’il sait faire : communiquer

« Je ne mets pas ma carrière en suspens, je vais mener mon métier de comédien, de chanteur et de mannequin en parallèle », précise Baptiste Giabiconi. Pourtant, il ne compte pas nommer de président délégué : il mettra lui-même les mains dans le cambouis et partagera sa vie entre Martigues et Paris.

« Je serai la vitrine du club, je vais utiliser mon expérience dans la communication, dans le marketing pour amener des moyens financiers et des sponsors », s’enthousiasme-t-il. Son réseau, et un certain Karl Lagerfeld, l’aideront aussi : « Il m’a beaucoup appris ! Et j’ai une expérience dans le business, j’ai déjà investi dans d’autres projets. » Des restaurants japonais, notamment.

Parce qu’il n’a pas peur d’y laisser des plumes

Pour être sûr de son coup, mieux vaut investir dans l’immobilier plutôt que dans le foot, pas des plus rentables, surtout à petit niveau. Dans le sud, les faillites d’Arles-Avignon ou du FC Istres sont là pour le rappeler. Le FC Martigues a lui aussi connu son petit dépôt de bilan, dans les années 2000. Mais Baptiste Giabiconi n’a absolument pas peur : « Les risques, ça me parle… Les échecs que vous évoquez ont peut-être été provoqués par des gestions douteuses ! On va s’appuyer sur des sponsors, certains sont déjà présents pour nous accompagner. » Il ne dévoilera pas les noms, pas plus qu’il n’évoquera le recrutement de ce FC Martigues new look.

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Côté mercato, son agent Baptiste Fernandez nous parle de « deux gros noms, qui vont faire un buzz international. » Côté finances, il se fait très rassurant : « disons que Baptiste vient de la mode où on gagne très bien sa vie. Le foot, certes, c’est plus compliqué. Ça fait un juste milieu ! »

Baptiste Giabiconi ne dévoilera pas les sommes investies, qui se comptent forcément en centaines de milliers d’euros. Le club reçoit pour l’heure une subvention de 1,2 million d’euros par an de la mairie, qui rêve de se désengager : « 200.000 euros de moins d’ici trois ans, ce serait bien », reconnaît le député-maire Gaby Charroux.

Parce qu’il est passionné par le foot

« J’ai joué au foot quand j’étais jeune, bon, je n’étais pas un grand footballeur », a blagué le mannequin. Il cherchait depuis quelque temps un club dans lequel investir. « J’ai sondé beaucoup de monde, dans le milieu du foot mais pas seulement », assure celui qui compte parmi ses proches l’ailier de l’OM Rémy Cabella ou le retraité (et lui aussi danseur avec les stars) Djibril Cissé.

« Avec son palmarès, Martigues doit être parmi les grands », insiste le mannequin, qui ne doit pourtant pas vraiment se souvenir de la glorieuse époque du FCM, qui en 1993 a accédé à la première division (il avait alors 6 ans)… Pour trois petites saisons. L’objectif est cette fois plus modeste : Giabiconi rêve d’atteindre la Ligue 2 d’ici 2022, année du 101e anniversaire du club. « Je veux faire de Martigues le deuxième club de la région, derrière l’OM », répète-t-il. Il faudra déjà que les joueurs actuels assurent leur maintien en CFA, ce samedi. Un point suffira, pour rêver plus grand.