ANTICIPATIONUne socialiste (vallsiste) déjà «en marche»... Sans attendre l'investiture

Législatives: A Marseille, une socialiste (tendance Valls) «en marche»... Sans attendre l'investiture

ANTICIPATIONCet exemple marseillais illustre bien le grand flou qui règne autour des législatives. D'ailleurs Manuel Valls tente le même coup...
Jean Saint-Marc

Jean Saint-Marc

L'essentiel

  • Sur ses tracts, Annie Levy-Mozziconacci (Parti socialiste) dit vouloir « donner une majorité à Emmanuel Macron ».
  • Elle n’a pourtant pas (encore ?) obtenu l’investiture d’En Marche ! pour les législatives.
  • Manuel Valls, qu'elle a soutenu lors de la primaire, compte faire la même chose dans l'Essonne.

Il y avait, au printemps 1945, les résistants de la dernière heure. Toute comparaison gardée, il y a, au printemps 2017, les macronistes de la dernière heure. Mais Annie Levy-Mozziconacci jure qu’elle n’appartient pas à cette catégorie. « Je suis totalement en marche, et depuis longtemps », assure à 20 Minutes la conseillère municipale socialiste à Marseille, candidate aux législatives dans la 2e circonscription des Bouches-du-Rhône.

Dans un tract de campagne diffusé avant le second tour de la présidentielle, elle disait s’engager « afin de donner une majorité présidentielle à Emmanuel Macron, pour un renouvellement de la classe politique ». Un tract qui a provoqué la colère de militants d’En Marche à Marseille.

Sur Twitter, des militants d'En Marche! s'en prennent aux «coucous».
Sur Twitter, des militants d'En Marche! s'en prennent aux «coucous». - Capture d'écran

Contactée par 20 Minutes ce lundi, Corinne Versini, référente d’En Marche ! dans les Bouches-du-Rhône précise que ce compte Twitter « Marseille en marche » n’a rien d’officiel. Et, surtout, rappelle que personne n'a encore été investi dans les Bouches-du-Rhône ! « Les candidats peuvent claironner ce qu’ils veulent, revendiquer ce qu’ils veulent… Les investitures ne sont pas tombées ! » On la sent un peu agacée par le sujet : « je fais relâche aujourd’hui ! »

Pas de logo du PS mais le slogan « Rassemblons-nous ! » sur les affiches

D’ores et déjà investie par le PS, Annie Levy-Mozziconacci, a bon espoir de « représenter la majorité présidentielle » dans la très à droite 2e circonscription (François Fillon a raflé 32,4 % des voix au premier tour). Petit problème : le président de la commission d’investiture d’En Marche ! a écarté la possibilité de se présenter avec une double étiquette PS-EM. Annie Levy-Mozziconacci préfère retenir les propos de Christophe Castaner, qui a déclaré que les candidats PS ou LR « pourront garder leur attachement s’ils le souhaitent mais doivent s’engager à soutenir le projet présidentiel. »



Pas de souci, Annie Levy-Mozziconacci promet qu’elle sera derrière Emmanuel Macron si elle est élue. Cette proche de Manuel Valls (elle était sa représentante dans les Bouches-du-Rhône pour les primaires) se présente d’ailleurs avec un suppléant adhérent au mouvement En Marche ! « On a depuis hier un président audacieux… Dans la 2e circonscription, notre candidature hybride est elle aussi audacieuse ».

Une candidature hybride dont les affiches ne reprennent ni les couleurs, ni le logo du PS. Et qui possède son local de campagne, son matériel et a déjà fait l’emprunt pour financer la campagne. Pour tenter d’être incontournable ?

« « Oui, j’ai imposé un rythme ! Je ne suis pas quelqu’un qui se plie aux appareils ! J’innove aussi dans mes pratiques. Mais je n’ai pas manigancé, je ne force la main de personne. C’est une histoire qu’on écrit depuis longtemps avec mon suppléant. » »

Dans tous les cas, « l’histoire » ne prendra pas fin mercredi, date de la (probable) annonce des candidats aux législatives du mouvement En Marche ! Annie Levy-Mozziconacci sera candidate avec ou sans le soutien de la coalition centriste. En espérant « qu’on fera des additions et pas des soustractions ! »

Et Lisette Narducci dans tout ça ?

Epinglée par des militants macronistes sur Twitter pour un tract « Marseille en marche », Lisette Narducci assure qu’elle n’est pas candidate aux législatives : « Je soutiens mon adjointe Domininique Giner, qui brigue l’investiture. En attendant l'annonce officielle, on a fait ce tract pour expliquer ma position aux habitants. Il est stocké à la permanence ». Selon la maire radicale de gauche des 2e et 3e arrondissements (ex guériniste), ce tract aurait « fuité », provoquant « une pseudo-affaire ».

« Lisette Narducci n’est pas claire, elle se montre beaucoup dans nos réunions », souffle une animatrice de comité local En Marche! à Marseille. « Il y a un besoin de renouvellement… Beaucoup de nos militants n’accepteraient pas une telle candidature ! » Bonne ambiance.