OM-Nice: Cette année, Marseille pêche face aux gros... Pourquoi donc?
FOOTBALL•Trois points pris contre les cinq premiers, et Nice qui débarque au Vélodrome. Brrrrrr…Jean Saint-Marc
L'essentiel
- Pour atteindre son objectif (la 5e place, pour rappel), l’OM serait bien inspiré de battre Nice, ce dimanche au Vélodrome (21 heures).
- Problème : Nice est 3e de Ligue 1… Et cette saison, les « gros » ne réussissent pas vraiment aux Marseillais !
Ça devient un running gag chez les supporters de l’OM. Rudi Garcia, il faut le dire, leur donne du grain à moudre : « Si on enlève nos pires matchs, on est la meilleure défense du championnat » (en substance). Et il se trouve que les plus mauvaises copies ont à peu près toutes été rendues face aux grosses équipes de L1. Donc :
Le petit souci, il est là : trois points glanés contre les cinq premiers, 24 buts encaissés en 10 confrontations (toutes compétitions confondues). Ouch. Mais pourquoi donc l’OM a-t-il autant galéré contre les gros cette année ? Evacuons la raison la plus évidente : oui, l’effectif est intrinsèquement inférieur. Mais ça n’explique pas tout. Et ça ne peut servir d’excuse, alors que l’OM, pour reconquérir la 5e place, doit battre un OGC Nice qui recommence à rêver de la 2e…
Des choix tactiques qui ne payent pas. On reproche souvent à Rudi Garcia de rester figé sur son 4-3-3 des familles. Rendons à César ce qui lui appartient : contre les grosses équipes, il a parfois innové. Mais ça n’a pas fonctionné. Lors de la réception de Monaco en Coupe de France (3-4, a.p.), l’option de jeu était claire : une défense à 5 et tout pour la contre-attaque. Sauf que tout ça a explosé dès la 19e minute, après une erreur sur coup de pied arrêté (mur en carton + boulette de Pelé). Ce schéma n’a pas non plus été efficace à Monaco (4-0) et a seulement permis d’arracher un match nul au Parc des Princes (0-0, 0 spectacle et 0 tir pour l’OM).
Contre Paris, à Lyon ou lors des deux matchs contre Monaco, Rudi Garcia avait incité ses joueurs à faire des débuts de rencontre ultra engagés. « On a pressé, on a mis des coups, on était bien. Et on prend ces deux buts. Ce n’est pas une question de stratégie, de tactique. Le problème, il est mental », avait expliqué le coach après OM-PSG.
En début de saison, Franck Passi n’avait pas non plus trouvé la clé : son 4-4-2, plutôt séduisant à Nice (malgré la défaite 3-2), n'avait pas permis de trouver la faille contre Lyon au Vélodrome (0-0), avec une stratégie, là encore, du « tout pour le contre ».
Des leaders pas au rendez-vous. 15 buts, 7 passes, de l’hyperactivité et pourtant beaucoup de justesse : rien à dire, Florian Thauvin fait une saison de dingue. Sauf… Contre les grosses équipes. Aïe. Moyen lors des deux rencontres contre Monaco cet hiver, c’est sans doute dans le Classico (1-5) qu'il a fait son plus mauvais match : condamné à défendre, parfois avec difficulté, il n’avait rien montré devant.
Dimitri Payet, lui avait trouvé le poteau… Mais est aussi impliqué dans deux des buts. Pour en finir avec cet exemple parisien, évoquons deux secondes le match de Patrice Evra, patron du vestiaire. Ou plutôt sa mi-temps : il était tellement mauvais que Rudi Garcia l’a envoyé se doucher à la pause. Bon, ce n’est pas seulement contre les grosses équipes que Tonton Pat' est en galère cette saison…
Quand on évoque les cadres, impossible de ne pas s’arrêter deux secondes sur le cas de Bafé Gomis. Le capitaine de l’OM était blessé pour le terrible enchaînement PSG/Monaco cet hiver. Sinon, il n’a pas vraiment brillé contre les gros : on se souvient notamment de sa reprise à deux mètres complètement foirée face à Monaco, sur le Rocher… L’ASM ne menait que 1-0 (4-0 au final). En revanche, il avait marqué contre Nice au match aller et Thauvin (lui aussi buteur) avait été très bon. Disons que c’est de bon augure !
Une défense aux abois. C’est clair, la défense est le gros point faible de l’OM cette saison. Forcément, ça se voit plus contre les armadas offensives que sont Paris, Nice ou Monaco, que contre Caen ou Nancy. On a parlé tout à l’heure de la « performance » d’Evra contre Paris… On pourrait écrire quinze lignes sur les matchs de Rekik contre Monaco : en impro totale sur le poste de latéral gauche, le Néerlandais avait pris la marée face aux Silva, Touré, et même Fabinho.
Quant à la charnière centrale… OK, Rolando a sorti une prestation énorme au Parc des Princes, alors que Rudi Garcia venait tout juste de le sortir du placard. Mais le duo tragi-comique qu’il forme avec Fanni a vécu des calvaires lors de la série noire de cet hiver (Monaco, Lyon, Paris, Monaco). Trop lents, laxistes au marquage, mauvais dans la relance… Il n’y avait pas grand-chose à sauver de leurs prestations. Et vous voulez une mauvaise nouvelle ? Grégory Sertic, victime d’une entorse face à Sainté, est encore incertain pour cet OM-Nice.