Jugés lundi en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Marseille, Fethallah et Mohamed Boumader ont été reconnus coupables de violences volontaires en réunion et en état d’ébriété contre des forces de l’ordre. Ils ont été condamnés à quatre ans de prison.

Le 11 mars, trois policiers de la brigade anticriminalité (Bac) tentaient de contrôler un véhicule dans le quartier de Bonneveine (8e), après un refus d’obtempérer. Très rapidement le contrôle a dégénéré, les occupants du véhicule étant sous l’emprise de l’alcool. S’en est suivie une cascade de coups, principalement sur une policière, qui a subi plusieurs fractures au visage, entraînant 45 jours d’interruption temporaire de travail (ITT).

Le tribunal s’est d’ailleurs longuement arrêté sur le caractère ultra-violent de cette agression. Les témoins, absents lors de l’audience, évoquent une scène d’une grande agressivité où chacun des deux frères s’en est pris aux policiers. La policière a été traînée au sol et a reçu plusieurs coups de pied et de poing de la part de Fethallah Boumader alors qu’elle était à terre. Son frère a quant à lui frappé les deux collègues de la policière.

Individualisation de la peine

La défense de Fetallah a longtemps reposé sur ses problèmes mentaux. Une expertise psychiatrique reconnaît une altération du discernement et une pathologie psychotique, mais aucun délire au moment des faits. Les deux frères ont également tenté de se défendre en expliquant que les policiers avaient été les premiers à créer des problèmes. Fethallah affirme par exemple que Nathalie Regnet lui a donné une gifle. « Une version complètement farfelue », selon la procureure.

Si Fethallah s’est montré assez virulent au début de l’audience, il s’est effondré en larmes au moment de sa défense par Me Moussa. Après le réquisitoire de la procureure, qui a réclamé 4 ans de prison pour Fethallah et 3 ans de prison pour Mohamed, Me Ibrahim en charge de la défense de ce dernier a demandé une individualisation de la peine. « Aucun des procès-verbaux n’indique que Mme Regnet a reçu des coups de Mohamed », s’est-elle justifiée. Mohamed n’avait pas de casier judiciaire contrairement à son frère, condamné une douzaine de fois pour des faits de violence, principalement.

L’annonce du jugement s’est accompagnée de cris dans la salle. Le père des condamnés a hurlé à l’injustice, rapidement rejoint par ses fils. « Les policiers qui tuent prennent deux ans et nous pour des violences, on en prend quatre », ont-ils crié avant de rejoindre la prison des Baumettes.