INNOVATIONFranky Zapata, l'inventeur du Flyboard Air est de nouveau cloué au sol

Franky Zapata, l'inventeur du Flyboard Air, de nouveau cloué au sol... «Trop bruyant, trop dangereux», dit la mairie

INNOVATIONNouveau rebondissement dans le dossier : la commune de Carry-le-Rouet ne veut pas qu’il reprenne ses essais…
Jean Saint-Marc

Jean Saint-Marc

Il peut se passer beaucoup de choses en une semaine… Mercredi dernier, Franky Zapata confiait son optimisme à 20 Minutes : « On devrait pouvoir reprendre les essais rapidement », affirmait celui qui avait été interdit de vol début mars. Une semaine (jour pour jour) plus tard : « On a été trop enthousiastes », lâche, un peu abattu, l’inventeur d’une plateforme volante. Alors qu’il pensait obtenir rapidement un laissez-passer de la part de la DGAC ( Direction générale de l’aviation civile)… Tout s’effondre : la mairie de Carry-le-Rouet refuse de le voir décoller.

« S’il y a un mort, ce sera la faute du maire »

« Le laissez-passer qui était à l’étude dépend, effectivement, d’une autorisation du maire », confirme à 20 Minutes le porte-parole de la DGAC. Et la commune de Carry-le-Rouet, ces derniers jours, a opposé une fin de recevoir sèche et définitive : « On ne donnera pas d’autorisation de dérogation au droit commun, précise l’adjoint à l’urbanisme Alain Duprat, en charge du dossier. Le fond du problème, c’est que Monsieur Zapata veut partir de devant chez lui, sur un terrain privé… Et surtout voler au-dessus du site touristique le plus fréquenté de Carry-le-Rouet ! »

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Les essais de l’inventeur sont trop dangereux selon la mairie… « Il passe au-dessus des baigneurs, ça pose un problème de sécurité… S’il y a un mort, ce sera de la faute du maire, on sait comment ça se passe, s’énerve le maire de la commune, Jean Montagnac (Les Républicains). Et c’est trop bruyant pour les riverains, aussi. » « Ils ont lancé des pétitions », affirme le maire, qui raconte que la mairie a porté plainte, en août dernier : « il faisait un essai tous les soirs ! »

Zapata remet son projet de délocalisation sur la table

« Monsieur Montagnac a décidé d’en faire une affaire personnelle », répond Franky Zapata, qui vient de pousser un nouveau coup de gueule sur Facebook et a lancé une pétition sur le site change.org. « C’est quand même dingue, je suis à deux doigts d’avoir un laissez-passer pour voler… Et on me bloque sur le premier millimètre, sur l’endroit d’où je décolle », s’énerve l’inventeur, qui remet sur le tapis son projet de délocaliser le projet à l’étranger. « Je ne vais pas prendre de décision à chaud, je me laisse une semaine. Mais là, c’est quoi, du 95 % - 5 %. Mon associé me met la pression, on a déjà des commandes. Il ne comprend pas que je reste dans un pays où tout est bloqué », assure Franky Zapata.

Un arrêté de 1985 à dépoussiérer…

En France, « c’est foutu », insiste-t-il. Pourtant, la DGAC a tout de même esquissé une sortie de crise : celle de reprendre les essais dans un aérodrome de la région. Zapata doit rencontrer un exploitant dans les prochains jours. « Mais je ne pourrai pas travailler longtemps comme ça », affirme-t-il. Et pourquoi donc ?

  • C’est plus dangereux : « quand tu veux tester une pièce sur laquelle tu as un doute, tu préfères prendre le risque de faire un plouf dans l’eau, ou de t’écraser sur le sol ? » illustre Zapata.
  • C’est un terrain de jeu limité : « sur quelques centaines de mètres, je ne pourrai jamais tester la vitesse maximale ».
  • D’un point de vue commercial, c’est beaucoup moins intéressant : « un aérodrome, ça veut dire qu’on ne peut plus faire de démo, plus faire de vidéo, plus rien ! »
Le fameux décret 85-770 du 25 juillet 1985.
Le fameux décret 85-770 du 25 juillet 1985. - Capture d'écran

Il y a bien une autre solution : que le Flyboard Air intègre le décret 85-770 du 25 juillet 1985. Quoi, vous ne connaissez pas ? C’est le décret qui autorise certains aéronefs, les ULM par exemple, à décoller en dehors d’un aérodrome. Il faudrait donc intégrer le Flyboard Air de Franky Zapata à ce décret. « On est en campagne, y a plus de ministre ! Et je ne suis pas dupe, bougonne l’inventeur. Pour intégrer les mini-hélicos, il leur a fallu quoi… Quatre ans, cinq ans ? »