Marseille: Les journalistes ressentent une «hostilité» des militants de Fillon
PRESIDENTIELLE•Des journalistes affirment avoir été victimes d’agressions lors du dernier meeting de François Fillon…
Mathilde Ceilles
Au meeting de François Fillon ce mardi au parc Chanot, une barrière sépare les journalistes du reste des milliers de militants présents. Alors que Patrick Valasseris et Antoine Bouthier, tous deux journalistes à l’AFP au bureau de Marseille, se baladent dans les allées du meeting, Maryse, une militante du candidat Les Républicains, les invective. « Je vous déteste ! »
« Ça, c’est tout le temps », confie Patrick Valasseris. Des journalistes de Quotidien et du Petit Journal ont affirmé sur les réseaux sociaux avoir été agressés dimanche pendant le meeting de Paris, porte de Versailles.
« Certains sont très agressifs »
Des violences d’abord condamnées sur le plateau du Talk du Figaro par l’ancien Premier ministre. Mais, immédiatement, François Fillon lance : « Simplement, j’invite les journalistes à se poser la question : pourquoi est-ce que, dans les meetings, il y a une crispation à leur égard ? Chacun doit se poser des questions… »
« On se croirait à l’époque du FN des années 1995. Certains sont très agressifs, je me suis fait cracher dessus quand Fillon est passé à Menton. » « Tu essaies de filmer, TU dis pardon, et tu te prends des coups de coude ! » ajoute Antoine Bouthier.
« Certains discours de campagne ciblent les journalistes »
« On observe une hostilité chez certains militants : des insultes, des gestes mal aimables », note Jean-Rémi Baudot, reporter politique de BFMTV en charge de la droite. La rupture a été définitivement consommée après les premières révélations du Canard enchaîné. « Pendant les primaires de la droite, c’était plutôt sympa », se souvient-il.
« Ca va mieux de mon côté, constate Yoann Usai, journaliste politique chez CNews. Au début de l’affaire, Raffarin avait appelé indirectement à siffler les journalistes au meeting de Poitiers. Certains discours de campagne ciblent les journalistes. Après, les militants mettent en pratique… »
De nouvelles révélations du Canard enchaîné
Les discours sont en effet très violents. « Je n’allume plus ma télé, ça me dégoûte ! Vous êtes tous manipulés par Macron », poursuit Maryse. « J’ai une haine des journalistes », abonde Geneviève. « Pourquoi les affaires n’ont pas été sorties au moment de la primaire ? C’est lamentable ! » affirme Claudie. « Au moins, pour Sarkozy, on l’avait laissé faire campagne. Là, on l’a massacré ! » juge Geneviève.
La hache de guerre ne risque pas d’être enterrée, puisque, cette semaine, Le Canard enchaîné fait une nouvelle révélation sur François Fillon, affirmant que, en 1980, celui qui était chef de cabinet adjoint du ministre de la Défense s’était « débrouillé pour que sa fiancée décroche un job de collaboratrice au sein d’un ministère parisien ».