INITIATIVEA Marseille, «grève ou pas, les rues sont sales !»

Marseille: Sur Facebook, il se bat pour une ville plus propre... «Grève ou pas, les rues sont sales!»

INITIATIVESur «Marseille à la loupe», Mathieu Grapeloup rêve d'une ville plus clean mais aussi plus moderne, plus agréable à vivre, plus accessible en transports en commun...
Jean Saint-Marc

Jean Saint-Marc

Tous les Marseillais ont forcément déjà eu envie de pousser un gros coup de gueule. Contre cette voiture garée en triple file, contre ce trottoir microscopique/encombré ou contre ces travaux qui ne se termineront jamais. Mathieu Grapeloup aussi. Sauf que lui en a fait une page Facebook. Elle s’appelle « Marseille à la loupe » et elle est aujourd’hui suivie par près de 20.000 personnes. Son post le plus viral, récemment ? Evidemment celui de poubelles qui débordent (le mot est faible), pendant la grève des éboueurs.



En Marche mais pas aux législatives

« Je suis soulagé qu’ils aient trouvé un accord, mais pas vraiment rassuré », lâche Mathieu Grapeloup, ce lundi, alors que dans les rues les agents de la mairie nettoient les traces du conflit social. « Franchement, grève ou pas grève, les rues sont sales. Et j’ai l’impression qu’en cinq ou six ans, ça n’a absolument pas évolué… J’attends de voir ce que ça va donner avec la réorganisation » : à partir de cet été, le nettoyage des rues de l’hyper centre sera géré par une société privée.

Mathieu Grapeloup a lancé sa page Facebook un peu plus d'un an après son installation à Marseille.
Mathieu Grapeloup a lancé sa page Facebook un peu plus d'un an après son installation à Marseille. - M.G.

« « Quand on vient de villes mieux gérées, on voit les marges de manœuvre… » »

Il est comme ça, Mathieu Grapeloup : il attend de voir. Optimiste sur les nombreux chantiers lancés partout dans Marseille, il se présente tout de même comme un « observateur exigeant. » Un néo-Marseillais, qui a débarqué dans la cité phocéenne en 2011 et qui depuis ne laisse rien passer. « Quand on vient de villes disons mieux gérées, on voit les marges de manœuvre », sourit le trentenaire, qui se dit que les Marseillais de toujours sont plus indulgents avec leurs élus. « Je sais que les budgets sont serrés, mais quand on voit la saleté, le stationnement anarchique, l’énorme retard pris pour les transports en commun… Ça fait trois gros morceaux ! »

« Ah, vous faites un papier sur Mathieu ? »

Avec ses photos et ses coups de gueule, Mathieu Grapeloup rêve de peser sur les décideurs : « je me rends compte que les élus sont très attentifs aux bad buzz », souligne celui qui a, par exemple, fait enlever des potelets qui squattaient une piste cyclable.

Un simple coup de fil à Euroméditerranée, l’établissement public en charge de la rénovation de la Joliette, nous suffit pour comprendre que nous avons affaire à un « influent », comme on dit : « Ah, vous faites un papier sur Mathieu ? »

La directrice de la communication Marie-Claude Paoli précise : « On le suit sur Facebook, on regarde ce qu’il fait ! On répond parfois, quand il pointe des retards, par exemple, on précise : “Les travaux vont être faits à telle date.” » Rien de plus ? « Ah non, il veut rester très indépendant !"

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« Je suis apolitique », insiste Grapeloup, qui sur ses comptes personnels sur les réseaux sociaux revendique son appartenance au mouvement En Marche ! d’Emmanuel Macron. « Mais je sépare ça de la page "Marseille à la loupe", complètement ! »

L’observateur s’imagine tout de même acteur, un jour peut-être… « Sur Facebook, les gens me demandent souvent si ça va aboutir sur un mouvement politique. Si ça part d’un mouvement citoyen, de la société civile, ça peut m’intéresser. » On sait qu’En Marche ! recrute ce genre de profil pour les législatives… Il nous coupe : non, il ne sera pas candidat.

Appareil photo en bandoulière, Mathieu Grapeloup va continuer à se balader en ville, à faire sa revue de presse quotidienne et à consacrer… 15 à 20 heures chaque semaine à sa page Facebook. « C’est presque comme un deuxième boulot ! La vie sociale en prend un coup », se marre le jeune homme.