Présidentielle: Un maire corse «s'auto-parraine»... «Je casse les codes, je n'ai pas de maître !»
POLITIQUE•Jean-Luc Millo, maire Les Républicains d'un village corse, explique sa démarche à «20 Minutes»...Jean Saint-Marc
Jean-Luc Millo assume complètement son côté fantasque : « Je suis impulsif et très réfléchi à la fois… Oui, je dis tout et son contraire en une minute ! Je casse les codes ! Je n’ai pas de maître ! », s’emballe-t-il au téléphone. Le maire Les Républicains d’Olivese, petit village de Corse du Sud, vient de « s’auto-parrainer » pour la présidentielle : un matin, il a décidé d’envoyer sa signature au Conseil Constitutionnel. « Après y avoir pensé toute la nuit », précise-t-il. Ce sera l'unique parrainage récolté.
Il n’est pas le seul dans cette situation : l’élu landais Bernard Trambouze s’est lui aussi « auto-parrainé », arguant « qu’un comique de plus ou de moins dans cette élection, quand je vois ce qui se passe… »
« Puisque c’est comme ça, je rentre dans l’arène »
« J’étais excédé par cette campagne, explique Jean-Luc Millo. On ne parle que des affaires… Ça me dégoûte ! Du coup je me suis dit “puisque c’est comme ça, je rentre dans l’arène !”» Quoi ??? Le maire de ce village de 250 habitants (l’hiver, l’été c’est plutôt 800) avait l’intention de succéder à François Hollande à l’Elysée ? Pas vraiment : « J’ai fait ça avec humour, bien sûr ! Mais je note que j’ai reçu des messages de soutien… Certains m’ont dit “tu aurais dû nous prévenir, on t’aurait donné notre signature”. Bon, ça m’aurait fait quoi, huit signatures ? Dix ? »
Un bon petit buzz pour sa commune
Au départ, l’élu avait prévu de parrainer François Fillon. Il lui avait même envoyé une promesse de signature. Mais la succession de révélations sur le candidat LR l’en a dissuadé. « Quand je vois toutes ces affaires, je me dis qu’il faut tout exploser ! Qu’il faut raser la Ve République ! Je suis d’accord avec Mélenchon », assure Jean-Luc Millo, qui nous précisera toutefois plus tard que dans l’isoloir, il hésitera entre Nicolas Dupont-Aignan et… François Fillon !
« Mais quand un habitant me dit “alors, tu vas voter pour un escroc ?” j’ai honte d’appartenir à un parti politique », reprend l’élu, bien content, l'air de rien, du petit buzz qu’il génère. Ce mardi matin, il a donc répondu à 20 Minutes, à l’AFP… Tout en s’occupant d’un problème de compteur d’eau : « Je suis un petit maire, je n’ai pas fait ça pour moi mais je suis ravi que ça fasse parler de ma commune ! » Et de nous lâcher une dernière punchline, pour les moqueurs : « Dans ce pays où tout le monde donne des leçons, si certains trouvent ma démarche déplacée… Hé ben je suis ravi de leur en avoir bouché un coin ! »