ECOLEAprès l’agression d’une fillette à Istres, «il faut discuter et débriefer»

Fillette agressée à Istres: «C’est surtout aux parents d’aider leurs enfants à surmonter le choc»

ECOLEUne petite fille de 9 ans a été violemment frappée par un homme devant son école…
Clément Carpentier

Clément Carpentier

Si la directrice de l’école Jacqueline-Auriol d’Istres affirme que « l’ambiance est de nouveau paisible » dans son établissement, les élèves et les parents restent sous le choc après l’agression d’une fillette de 9 ans mardi matin. Elle a été frappée par un homme notamment au niveau de la tête avec une clé à pipe. Pascal Neveu, psychanalyste, revient pour 20 Minutes sur les conséquences d’un acte d’une telle violence.

Que faire après ce genre d’agression pour aider notamment les enfants ?

Il faut un accompagnement. Il y a forcément un traumatisme chez eux ainsi que chez les parents. Ils peuvent être très impactés surtout ceux qui ont assisté à la scène devant l’école. Il faut discuter et débriefer ensemble pour faire avancer les choses.

« Il faut des parents rassurants »

Quelle doit être l’attitude du personnel enseignant et surtout des parents ?

Il faut avant tout dédramatiser et dépassionner cet événement tout en ne banalisant pas la violence. Après, un enfant peut avoir un choc traumatique. Il a donc besoin de ses parents pour se sentir sécurisé. Mais, des parents rassurants !

Il ne faut donc pas trop en parler ?

Si, il faut en parler pour expliquer mais juste une heure et pas toute la journée ou tous les jours. Sinon, si vous surprotégez les enfants et parlez tout le temps de cette agression, vous lui donnez trop d’importance. Et du coup, l’enfant a encore plus peur du monde extérieur alors qu’il a déjà subi un choc. Il faut reprendre le courant de la vie.

« Il ne faut pas devenir une société paranoïaque mais rester vigilants »

Les parents réclament une vraie cellule psychologique à disposition ?

Il faut arrêter avec cette tendance qui consiste à mettre des cellules psychologiques partout. Elles servent à quelque chose, ce n’est pas le problème mais c’est surtout aux parents d’aider leurs enfants à surmonter le choc. Les enfants, aujourd’hui, ils en voient toute la journée de la violence à la télévision. Et pourtant, il n’y a pas un psy dans chaque maison.

Comment faire avec la petite fille qui a été agressée ?

Je ne l’ai pas rencontrée donc c’est assez difficile de répondre. Tout d’abord, comme les autres enfants, il ne faut pas la surprotéger. Il ne faut pas qu’elle se sente à l’écart car après elle pourrait penser que cela peut se reproduire. Il ne faut pas devenir une société paranoïaque mais rester vigilant. L’enfant ne doit pas avoir peur du monde extérieur !