Près de 24 heures après les faits, le président de l’Olympique Malemortais, petit club vauclusien, est encore tout chamboulé. Ce dimanche, avant un match anodin de « promotion première division », il a été violemment agressé par un de ses joueurs. Un coup de poing en plein visage, qui l’a laissé inconscient plusieurs minutes. Après avoir passé son dimanche après-midi à l’hôpital, il se repose chez lui. Il veut rester anonyme, mais a accepté de témoigner auprès de 20 Minutes.

Comment allez-vous ?

Un peu mieux, mais j’ai encore mal aux cervicales, la joue gonflée, une plaie au niveau du crâne. J’ai des pertes de mémoire, mais ça revient petit au petit. Sur le coup, j’avais tout oublié jusqu’au vendredi d’avant… Je suis en arrêt de travail pour cinq jours au moins, on m’a diagnostiqué un petit traumatisme crânien.

Que s’est-il passé ?

Le matin du match, en voyant la feuille de match, j’ai vu que l’entraîneur avait convoqué ce joueur… Avec le match de l’OM face au PSG, on manquait de monde.

« « Il sentait l’alcool. Il avait une machette, il a menacé les joueurs : “je vais tous vous sabrer” » »

Sauf que ce gars n’a pas payé sa licence. J’ai donc demandé de l’appeler pour lui dire de ne pas venir. C’est dans le règlement. Là, au téléphone, le gars commence à nous menacer, « je vais faire annuler le match. »

Et ensuite, il vient au stade, donc ?

Peut-être une heure plus tard, oui, il arrive, avec une machette, une lame de 80 centimètres je dirais… Il sentait l’alcool. Il menace les joueurs, « je vais tous vous sabrer ». On l’a désarmé, ça se bouscule un peu, je lui dis de rentrer chez lui. Et là il me met un coup en pleine figure. Apparemment, ma tête a cogné par terre. Je me suis réveillé dans le camion des pompiers.

Vous avez déjà eu des soucis avec ce joueur ?

C’est un gars que personne ne voulait, il était réputé provocateur. Il a posé beaucoup de problèmes dans ses clubs précédents.

« « C’est triste pour lui, triste pour le football ! Quand j’ai créé le club, je ne m’attendais pas à vivre un truc pareil. » »

Moi je suis éducateur, j’ai voulu lui donner une seconde chance. Ça a suscité un débat, le secrétaire du club me disait : « Non, c’est quelqu’un de violent ». Je disais : « L’erreur est humaine ».

Vous allez l’exclure du club ?

On va en discuter. En tout cas, j’ai porté plainte, le club a porté plainte. Il a été placé en garde à vue par les gendarmes.

Tout ça pour une histoire de feuille de match, au niveau district…

C’est triste pour lui, c’est triste pour le foot ! J’ai créé le club il y a trois ans, pour proposer une activité aux jeunes du village [de 1.682 habitants]… Je ne m’attendais pas à vivre un truc pareil.