Marseille: Tsonga, Monfils, Gasquet... Les secrets de l'Open 13 pour attirer les stars
TENNIS•Le tournoi marseillais appartient à la (modeste) catégorie des «250» mais parvient à présenter un très beau plateau cette année encore...Jean Saint-Marc
Ils ont plutôt de la chance, les Marseillais. Toutes les stars du tennis français sont cette semaine à l’Open 13 de tennis. Si vous ajoutez les pépites Kyrgios et Zverev, cela donne un joli plateau, certes sans aucun joueur du Top 10… Mais en ce qui concerne le Top 20, c’est le deuxième plateau le plus relevé des tournois ATP 250 de ce début de saison (pour rappel, la hiérarchie du tennis : Grand Chelem/Masters/Masters 1000/ATP 500/ATP 250/Challenger).
Pas mal, non ? Alors, pourquoi les organisateurs de l’Open 13 de Marseille attirent facilement les grands noms, français notamment ? Réponse en trois sets gagnants.
Parce que le calendrier est plutôt favorable à Marseille. « L’Open 13 tombe bien. On sort d’un Grand Chelem, on attaque l’indoor (salle) avant d’aller en Amérique pour les Masters 1000 », résume la star de l'arbitrage Pascal Maria, juge à Marseille et qui écume les tournois tout au long de la saison. Le big boss du tournoi, l’ancien joueur Jean-François Caujolle, développe : « Aujourd’hui, la majorité des joueurs du Top 30 sont Européens, ça nous facilite la tâche… Il y a 25 ans, il y avait beaucoup plus d’Américains… Et ben les Sampras et Agassi, ils jouaient San José et Memphis, pas Marseille ! »
La théorie vaut d’autant plus pour les Français. Caujolle prend l’exemple Tsonga pour étayer : « Jo a voulu tester l’Amérique du Sud l’an dernier, il a vu que ce n’était pas bien pour lui, que ce n’était pas le moment d’aller sur terre. » Effectivement, à Rio, la semaine du tournoi de Marseille, le Manceau s’est fait éliminer au premier tour par le 338e mondial…
Parce que c’est plutôt intéressant sur le plan financier. Marseille n’est pas Doha, le tournoi 250 le plus rémunérateur du circuit (tiens donc, c’est Novak Djokovic, alors numéro 1 mondial, qui l’a remporté cette année). Mais avec ses 691.850 dollars à partager, l’Open 13 reste intéressant : la dotation est supérieure à la moyenne de la catégorie, et plus élevée que celle de Delray Beach, qui se déroule en même temps sous le soleil de Floride.
« On met plus que les autres sur le prize money, c’est une volonté, détaille Caujolle. Mais ce n’est pas ça qui fait la différence ! » Regardons alors du côté des garanties financières, négociées directement avec les joueurs et leurs agents… Elles représentent environ 15 % du budget du tournoi, « entre 800.000 et un million d’euros », révèle Lionel Maltese, membre du staff (et par ailleurs économiste du sport).
Les négociations peuvent durer très longtemps. « Plus d’un an, sourit-il. D’ailleurs, j’étais au téléphone avec un agent juste avant l’interview. » « Ce sont des choix parfois cornéliens, reprend Caujolle. Il y a trois ans, on a failli pouvoir faire venir Federer… Mais c’était se priver de plusieurs Français. »
Parce que les joueurs apprécient le service après-vente (ou après match plutôt). « Un bon hôtel, une restauration de grande qualité, un staff à l’écoute, ça compte aussi », sourit Lionel Maltese. Les organisateurs sont aux petits soins avec les tennismen, logés au Pullman, sur la Corniche (y a pire hein…). En cas de souci, « on s’arrange », indique Lionel Maltese, qui raconte que l’organisation a « fait ouvrir les routes » pour que Marin Cilic, finaliste l’an dernier, attrape son avion pour Acapulco. Matchs au Vélodrome, visites de la ville : les joueurs et leurs familles bénéficient de multiples petits avantages.
Et ils se plaisent à Marseille. « C’est un tournoi que j’aime beaucoup », a lâché Gaël Monfils lors de sa conférence de presse un peu perchée. « Il faut dire que les Gasquet, Tsonga, Monfils, Pouille, je les ai connus tous petits, embraye Caujolle. Marseille, ça a été parmi leurs premières qualifs, leurs premières wild cards… » Et apparemment, ils ne sont pas ingrats, les « petits » Français.