ECONOMIEMarseille déroule le tapis rouge au textile chinois

Marseille déroule le tapis rouge au textile chinois

ECONOMIEMarseille, futur hub européen des grossistes chinois de l’habillement ? C’est du moins l’ambition qu’affiche le projet du Marseille International Fashion Center…
Mathilde Ceilles

Mathilde Ceilles

Certains d’entre vous connaissent la MILF. Les Marseillais vont bientôt faire connaissance avec le MIF. Ou plus précisément le MIF 68. Kesaco ? Ici, on ne parle pas de maman, mais bien d’investissements, de Chine et d’emploi. On vous explique.

Le MIF 68, c’est quoi ? Le MIF 68, ou encore Marseille International Fashion Center, est un projet de Centre international du vêtement Il a pour vocation de devenir un pôle international d’échange BtoB à destination d’importateurs grossistes d’origine essentiellement chinoise, sur le modèle de ce qui se fait déjà à Aubervilliers.

Concrètement, les acheteurs professionnels d’Europe du Sud vont pouvoir se procurer des produits importés d’Asie directement auprès des grossistes ou représentants d’usine, installés dans plus de 200 showrooms. Des magasins construits à partir de containers maritimes transformés, dont le premier a été symboliquement posé ce vendredi.

Les grossistes chinois accueillent le projet avec enthousiasme
Les grossistes chinois accueillent le projet avec enthousiasme - Mathilde Ceilles

Ce centre de près de 25 hectares est implanté dans la ZAC de Saint-André, à quelques encablures du centre commercial Le Grand Littoral. Un « emplacement stratégique » selon Jean-Claude Gaudin, maire Les Républicains de la ville, compte tenu de la proximité du lieu avec l’autoroute, le port, l' aéroport et le futur terminal de Mourepiane.

Le MIF 68, pourquoi ? Il y a d’abord une volonté pratique : celle de faciliter le travail des grossistes asiatiques de Marseille, historiquement installés dans le centre-ville de la cité phocéenne dont la difficulté d’accessibilité et de stationnement ne fait plus de secret pour personne. Mais il y a aussi une véritable volonté sratégique : celle de conquérir ce maché du textile asiatique. « Aujourd’hui, la majorité des textiles fabriqués en Asie sont importés en France via les ports du Havre et d’Anvers, alors que le port de Marseille dispose de toutes les infrastructures nécessaires », estime Jean-Claude Gaudin.

Jean-Claude Gaudin, le jour de la pose symbolique du premier container
Jean-Claude Gaudin, le jour de la pose symbolique du premier container - Mathilde Ceilles

Or, les Chinois sont devenus les principaux fournisseurs du secteur textile et habillement en Europe. C’est donc un véritable hub qu’espèrent voir naître les autorités marseillaises dans ce qui n’est encore qu’un immense terrain vague. Une véritable opportunité donc pour l’économie marseillaise, et en particulier le port si l’on en croit les autorités.

Et les Marseillais ? Ce projet est enfin un pari sur l’emploi puisque « cet investissement de 30 millions d’euros, uniquement par des fonds privés, va créer pas moins de 600 emplois, principalement dans le secteur du commerce et de la manutention », espère Dominique Tian, premier adjoint au maire de Marseille en charge de l’emploi. Les premiers magasins pourraient s’installer dès le mois de juillet prochain.