Une enquête sur des cas de maltraitance d’animaux a été ouverte au centre de détention dit « ouvert » de Casabianda (Haute-Corse), où les 190 prisonniers travaillent dans un vaste domaine agricole.

Des agneaux battus, noyés et brûlés vifs !

Un détenu a été mis en cause pour avoir frappé depuis plusieurs mois des agneaux à coups de pied au ventre, avant de les noyer dans les abreuvoirs et pour avoir jeté un ovin vivant dans le feu.

Après l’alerte lancée par un employé du centre de détention, début janvier, le parquet de Bastia a prescrit à la gendarmerie d’Aléria de diligenter une enquête sur des faits de « sévices graves ou actes de cruauté envers un animal domestique, apprivoisé ou captif », ce qui constitue un délit. Les premières auditions de surveillants, témoins et détenus ont confirmé les faits.

Des conditions d’abattage non conformes

En outre, les services vétérinaires ont constaté que les conditions d’abattage n’étaient pas conformes à la réglementation sur les procédés d’immobilisation, d’étourdissement et de mise à mort des ovins.

Les services vétérinaires ont notamment déploré l’absence de précautions pour limiter l’excitation, la douleur et la souffrance évitable aux animaux lors de l’abattage. Les investigations doivent déterminer combien de bêtes ont été abattues de façon non réglementaire et sur quelle période.

Une prison « ouverte » présentant de bonnes perspectives de réinsertion

Unique en France, le centre de détention de Casabianda, appelé « prison ouverte » en l’absence de murs d’enceinte et du régime de libre circulation des détenus, a été ouvert en 1948. Il peut accueillir 190 prisonniers presque tous condamnés pour des infractions à caractère sexuel et considérés comme présentant de bonnes perspectives de réinsertion.

Le domaine de Casabianda est d’une superficie de 1.480 ha et d’un pourtour d’environ 20 km dans la plaine orientale de la Corse. Sa vocation est essentiellement agricole avec des productions forestières, céréalières, laitières et animales.