Marseille: Après les incendies du mois d'août, comment restaurer les paysages?
ENVIRONNEMENT•En août 2016, près de 3 000 hectares de forêts ont brûlé au nord de Marseille…Basile Caillaud
«Vous allez voir dans quelques mètres, ça va ressembler au Colorado. » Loïc Gachon, le maire de Vitrolles, est à deux pas d’arriver à la source de l’Infernet, ce site bien connu des promeneurs du dimanche et des coureurs. Ici, il y a peu, le silence n’était rompu que par le ruissellement des eaux de la Cadière, à l’ombre des pins. Aujourd’hui, l’endroit a perdu de sa superbe. Le paysage idyllique est devenu quasi lunaire.
Un mégot sur un tas de bois
La faute à l’incendie qui, en août dernier, a ravagé 2.655 hectares au nord de Marseille. Rien qu’à Vitrolles, 1.600 hectares, principalement des espaces forestiers naturels, avaient brûlé. En novembre dernier, un maçon a été mis en examen pour destruction volontaire par incendie. Il a avoué avoir jeté sur un tas de bois un mégot, à l’origine du sinistre. Quatre mois plus tard, à Vitrolles, des travaux d’urgence ont été engagés pour éviter tout nouvel incident. Et pour que le paysage rappelle moins les scènes de désolation.
« La première des urgences, c’est de traiter les endroits où il y a du passage et où des habitations sont proches », indique Matthieu Coquillat, agent à l’Office national des forêts. (ONF). À Vitrolles, la mission a déjà débuté. Des centaines d’arbres qui avaient souffert de l’incendie ont été abattues « pour éviter les risques de chutes », explique le maire Loïc Gachon. Une partie du bois des pins coupés sera revendu.
« Traumatisme visuel »
Le reste est utilisé comme « fascine » sur les sols en pente. Les branches et troncs sont ainsi laissés à même le sol, afin d’éviter tout glissement de terrain. « À première vue, ça peut donner l’impression qu’on a abattu les arbres puis qu’on les a abandonnés sur place. Mais s’ils sont là, c’est qu’ils ont une utilité », détaille Matthieu Coquillat de l’ONF. À Vitrolles, des fascines ont été construites sur les collines surplombant des habitations.
Après l’urgence viendra le temps de la replantation. La municipalité de Vitrolles a émis le projet d’un « reboisement participatif » lors duquel pins ou chênes seront replantés. « On veut réinvestir les endroits où la forêt a brûlé, indique Loïc Gachon. C’est un traumatisme visuel aujourd’hui. On veut que la population participe à ce reboisement. »