Marseille: De faux Lapins crétins et mini-Combi Volkswagen écrasés par les douanes
CONTREFACONS•La contrefaçon a explosé ces dernières années grâce au e-commerce...M.P.
A quelques semaines de Noël, les douanes de Marseille ont procédé mardi à la destruction de près de 60.000 saisies ces derniers mois dans la région. Des jouets, des peluches, des jeux de société, des manettes de jeux vidéo ou encore des lecteurs MP3, ont été écrasés par un rouleau compresseur.
Quels sont les objets les plus contrefaits ?
« Il y a quelques années, on trouvait essentiellement des vêtements, des montres et de la maroquinerie mais aujourd’hui, quasiment tous les objets du quotidien sont concernés », détaille Guy Jean-Baptiste, directeur régional de la douane à Marseille. Tout ce qui se vend est contrefait et donc en premier lieu, les produits tendance, ceux qui correspondent aux attentes des consommateurs.
En plus des peluches à la mode comme les Lapins Crétins, les douaniers découvrent de plus en plus dans les cartons. Avec le succès des émissions de téléréalité culinaire, ce sont aussi les appareils électroménagers et même les couteaux de cuisine qui sont copiés. Les contrefacteurs ont également fabriqué de faux mini-Combi Volkswagen. Pourquoi s’attaquer à ce van mythique dont la construction a été arrêtée en 2013 ? « Tout simplement parce que Volkswagen a fêté cette année », répond Guy Jean-Baptiste.
D’où viennent ces contrefaçons ?
En 1994, environ 200.000 produits étaient interceptés par la douane française. Vingt ans plus tard, ce sont 7,7 millions d’articles contrefaits qui ont été saisis, dont 5,6 millions venaient d’Asie du Sud-est. Le « marché » de la contrefaçon est en pleine explosion : +40 % de saisies douanières entre 2014 et 2015. Deux explications : le développement des échanges commerciaux et l’expansion du e-commerce grâce au fret express et postal.
Marseille est-elle une plaque tournante de la contrefaçon en France ?
« Etant une des deux plus grandes plateformes logistiques de France, avec Le Havre, Marseille accueille évidemment , répond Bruno Ligiot, chef divisionnaire des douanes marseillaises. Toute la difficulté, c’est de choisir les bons conteneurs qui contiennent des contrefaçons. Or, il en arrive . C’est extrêmement difficile ». En juin dernier, la douane a interpellé cinq personnes dans la région marseillaise et saisi 100.000 articles contrefaits, essentiellement des étiquettes et des écussons de marque à la mode.
Comment reconnaît-on un article contrefait ?
« Il faut d’abord être attentif au prix de vente, indique Guy Jean-Baptiste. S’il est moitié moins cher, c’est qu’il s’agit forcément d’une contrefaçon ». Il faut également vérifier le pays de fabrication ainsi que le réseau de distribution. « Une (montre) Rolex ne se fabrique pas en Asie, prévient Bruno Ligiot. Et elle ne s’achète que dans une bijouterie ».