URBANISMELes habitants de la Plaine ne veulent pas des «cabanes à touristes»

Marseille: Les habitants de la Plaine ne veulent pas des «cabanes à touristes»

URBANISMEUne quarantaine d'entre eux ont manifesté mercredi devant les locaux de la Soleam...
Mickael Penverne

Mickael Penverne

Répondant à l’appel de l’Assemblée de la Plaine, un collectif d’habitants, une quarantaine de personnes ont manifesté mercredi après-midi devant les locaux de la Soleam sur la Canebière pour protester contre mené, selon eux, sans concertation. Ils se sont d’abord rassemblés sur la place Jean-Jaurès avant de se mettre en marche derrière une banderole demandant aux autorités de rendre publique le projet choisi par la Société locale d’équipement et d’aménagement de l’aire marseillaise.

« Il y a des bruits qui courent. Une architecte aurait été désignée mais comme d’habitude, nous sommes tenus à l’écart, se plaint Gérald en marchant. Nous sommes face une situation ubuesque. D’un côté, les élus se plaignent tout le temps que les habitants ne s’impliquent pas, qu’ils ne s’expriment pas, qu’ils traînent les pieds, etc. Et de l’autre, quand il y a une mobilisation, cela ne les intéresse pas ».

Moins de voitures et de forains

Depuis qu’il a été lancé, ce projet de rénovation de la Plaine fait l’objet d’une vive contestation d’une partie de la population. Si d’une façon générale, elle ne conteste pas le besoin de réhabiliter la place et ses alentours, elle soupçonne les autorités de vouloir la tenir à l’écart des discussions et surtout, des décisions.

Inscrit dans le programme « Grand centre ville », le projet prévoit plus de 11 millions d’euros pour réhabiliter ce grand plateau qui accueille un marché, une aire de jeux pour les enfants, des terrasses de cafés, un ex-terrain de foot et 250 places de stationnement extérieur. La Soleam projette de réduire la taille du marché, le nombre de places de stationnement et les voies de circulation. Il prévoit aussi de créer une piste cyclable et d’agrandir les terrasses des cafés.

Selon , le bureau d’études APS de Valence, associée à l’architecte milanaise Paola Viganò, aurait été choisi par la Soleam pour mener ce chantier. Mais l’agence valentinoise n’a pas confirmé l’information indiquant que les négociations avec la mairie n’étaient pas terminées. Contactée, la mairie de Marseille n’a pas donné suite non-plus.

Des cabanes à touristes

Les opposants à ce projet critiquent précisément le manque de concertation et de transparence, notamment en ce qui concerne l’avenir du marché. « Ils veulent le faire disparaître alors qu’il est très populaire, indique Daniel, résident de la Plaine depuis un quart de siècle. Et je suis sûr qu’ils veulent mettre à la place un marché pour les croisiéristes, avec des petites cabanes à touristes comme sur le Vieux-Port ».

D’autres craignent que de projet de réhabilitation soit, en fait, un prétexte à des expulsions, comme ce fut le cas rue de la République. Enfin, certains, comme Juliette, redoutent un changement de nature plus profond du quartier, déjà à l’œuvre dans d’autres quartiers comme le Panier. « Ce qu’ils veulent faire, c’est faire de la gentrification. Mais la Plaine, c’est un quartier vivant, avec un marché vivant. C’est surtout un des derniers espaces de vie agréable de Marseille. »