SOCIETEAvec un an de retard, la rénovation de la place Louise-Michel est imminente

Marseille: Avec un an de retard, la rénovation de la place Louise-Michel est «imminente»

SOCIETELes commerçants alertent sur l'état d'insalubrité de leur quartier...
Mickael Penverne

Mickael Penverne

Ils en ont assez des poubelles qui débordent ou qui suintent, des mouches qui volent autour, ou des rats qui « se baladent partout, un peu comme des fourmis ». Les commerçants de la place Fabre tirent donc une nouvelle fois la sonnette d’alarme sur l’état d’insalubrité de leur quartier, situé au croisement de la rue des Petites-Maries et de la rue Fabre, à Belsunce.

En 2011, ils s’étaient déjà mobilisés pour donner un coup de balai à cette placette qu’ils ont baptisé eux-mêmes place Louise-Michel (décédée en 1905 à quelques mètres de là, dans un hôtel sur le boulevard Dugommier). « Nous ne nous substituons pas aux pouvoirs publics. C’est une action citoyenne en attendant que les autorités compétentes prennent le relais », déclarait à l’époque Ali Timizar, président de l’association des commerçants et des artisans de proximité Marseille Méditerranée (ACAPMM).

Détritus et poubelles

Cinq ans après, l’endroit n’a fait l’objet d’aucune rénovation et s’est encore dégradé. Des barrières de chantier ont été posées il y a quelques mois et depuis, la place sert de décharge à ciel ouvert. Les détritus jonchent le sol, le revêtement est défoncé et les petits palmiers pourrissent dans leurs pots. En face, à l’angle de la rue Fabre, ce sont les poubelles sales et malodorantes qui s’alignent à quelques mètres des restaurants.

« Le quartier est dans un état de détresse, explique Ali Timizar, toujours président de l’ACAPMM. C’est une catastrophe pour les commerçants qui perdent en chiffre d’affaires mais aussi pour les habitants et les touristes qui viennent se balader à Belsunce. On a alerté tout le monde, la mairie de secteur et la mairie centrale, mais j’ai l’impression que les yeux sont fermés et que les oreilles n’écoutent plus ».

De l’aquaponie

Las d’attendre, les commerçants prennent donc ponctuellement des initiatives, comme en 2011, ou soumettent aux autorités des projets alternatifs, c'est-à-dire des « actions de micro-rénovations ». « C’est prévu dans le Contrat de ville : on peut rénover une parcelle en attendant les grands travaux », assure Marina Mendy, du Fonds de dotation Louise-Michel.

Cette fois, ils proposent de mettre en place un projet d’aquaponie sur une petite parcelle qui sert depuis des années de dépotoir et où les rats prolifèrent. associe, dans un même système de production, l’élevage de poissons et la culture de plantes. « On pourrait élever des tilapia et se servir de leurs excréments comme engrais pour faire pousser des plantes aromatiques, par exemple », explique Thomas Bui, restaurateur du quartier à l’initiative du projet.

Le commerçant est prêt à financer intégralement le projet - environ 6 000 euros - pour créer du « lien social » et améliorer l’image du quartier. Mais il a besoin de l’aide de la mairie pour évacuer le dépotoir et d’une autorisation temporaire pour installer le dispositif, un container surmonté d’une serre. « J’ai présenté le projet à Sabine Bernasconi il y a plus d’un mois, mais je n’ai pas eu de réponse », s’agace-t-il.

« Ça va être tout propre »

Contactée, la maire (LR) de secteur assure, de son côté, que la rénovation du quartier est « imminente ». « Je travaille sur ce dossier depuis des mois mais il y a toutes les démarches administratives et il faut passer les marchés publics. Le budget a été voté ». Selon Sabine Bernasconi, le chantier devrait donc démarrer dans quelques jours : « Vous verrez, ça va être tout propre ».

Comme toutes les opérations de rénovation du centre-ville, c’est (Société locale d’équipement et d’aménagement de l’aire marseillaise) qui est chargée de reconstruire la place Fabre/Louise-Michel. Prévue dans le projet « ZUS Centre-Nord », elle devait être lancée, à l’origine, en 2015 .