AMÉNAGEMENTPlus d'un milliard d'euros pour rénover les citadelles modernes

Marseille: Plus d'un milliard d'euros pour rénover les citadelles modernes

AMÉNAGEMENTLe premier programme de rénovation urbaine est en train de s’achever…
Mickael Penverne

Mickael Penverne

Elus, représentants de l’Etat, bailleurs sociaux et associations se sont retrouvés jeudi à la Villa Méditerranée pour faire le point sur . Avec 17 projets en cours de réalisation, la ville de Marseille a le plus grand programme de renouvellement de France. Plus d’un milliard d’euros a déjà été investi par l’Etat, les collectivités locales et les bailleurs sociaux pour rénover les quartiers les plus pauvres et les plus enclavés de la ville.

Le Plan d’Aou, par exemple, a fait l’objet de nombreux d’aménagements depuis 2005 pour « reconnecter » ce quartier du 15e arrondissement au reste de la ville : une centaine de logements sociaux ont été livrés sur site, des terrains de sport ont été créés, un centre social a été ouvert, de nouvelles voies d’accès ont été construites, ainsi que de nouvelles places aménagées. Pour un budget de plus de 116 millions d’euros.

Une cité forteresse

Même chose aux Flamants, dans le 14e arrondissement, où la première opération de réhabilitation date de… 1983. Vingt ans plus tard, après que de l’amiante a été découverte dans les bâtiments, plus de 300 logements ont été détruits. Deux cents autres doivent encore être démolis. Pour l’instant, une centaine d’appartements ont été reconstruits.

A la Savine, la rénovation a pour objectif de casser « la citadelle ». La cité, qualifiée de « forteresse » par le GIP Marseille Rénovation Urbaine, et a commencé à décliner dès les années 90. Là aussi, des logements ont été détruits et reconstruits. Il reste à réaliser un centre social, une crèche et un parc public imaginé par les urbanistes comme un « espace de liaison » avec les autres quartiers à proximité.

Pas toujours prêts

Dans le 13e arrondissement, le quartier Saint-Barthélemy-Picon-Busserine, un ensemble d’immeubles labyrinthiques construits dans les années 1960, fait l’objet lui aussi d’un « remodelage » complet. Deux objectifs : stopper la dégradation des bâtiments et de l’espace public, et ouvrir le quartier sur l’extérieur. Une route traverse désormais l’ensemble du quartier qui sera, en outre, relié à la future rocade L2.

Toutes ces opérations de renouvellement urbain durent depuis des années et semblent même interminables. Au point que certains s’interrogent sur la pertinence des investissements réalisés. En 2012, la Cour des comptes avait estimant qu’elle n’avait pas eu un « impact suffisant pour changer durablement la vie quotidienne de la population ».

Ce sont des « opérations de longues haleines », a rappelé jeudi Arlette Fructus, adjointe au maire de Marseille et présidente du GIP Marseille Rénovation Urbaine, avant de reconnaître un certain retard à l’allumage : « Nous n’avons pas toujours été prêts et il n’y a peut-être pas eu une assez grande réactivité […] mais aujourd’hui, nous avons rattrapé notre retard. Nous n’avons perdu aucun euro ».

Une dimension métropolitaine

Les investissements du – une douzaine de milliards d’euros pour près de 500 quartiers en difficulté en France – courent jusqu’en 2020 mais le second programme est déjà sur les rails. Dans les Bouches-du-Rhône, il aura, cette fois, une forte dimension métropolitaine avec de nouvelles thématiques comme le transport et de nouvelles opérations, y compris dans les moyennes et petites villes.

« Pour ma part, je ne cherche qu’une seule chose : sortir de ce programme au plus vite. Je ferai la fête quand nous ne ferons plus partie des quartiers prioritaires, a indiqué jeudi Frédéric Vigouroux, maire de Miramas, une commune de 25.000 habitants située autour de l’Etang de Berre. Mais la rénovation urbaine concerne les 92 communes [d’Aix-Marseille Provence Métropole]. Nous sommes dans la même barque. »