C’est l’incendie le plus important à Marseille depuis celui . Cette année-là, à Carpiagne, le feu avait dévoré 1 077 hectares, fait deux blessés et 67 victimes matérielles. Le sinistre de mardi n’a fait aucune victime, a épargné les habitations mais a détruit 390 hectares de végétation autour de la Gineste.

Il a été fixé grâce au travail des 860 marins-pompiers et pompiers, appuyés par 250 véhicules et plusieurs avions bombardiers d’eau et hélicoptères dépêchés sur place.

« Nous avons dû faire passer des bulldozers en catastrophe »

« Sept ans après, nous avons toujours le même débat sur la largeur des », tempête Lionel Royer-Perreaut, le maire du 5e secteur.

« Nous avons dû faire passer des bulldozers en catastrophe sur une piste de deux mètres pour l’élargir à 10 mètres avant d’engager les marins-pompiers, détaille Charles-Henri Garie, le vice-amiral du Bataillon des marins-pompiers (BMPM). Cela a pris deux heures. » Selon lui, l’élargissement des pistes DFCI permettrait aux camions de secours de se croiser ou de faire demi-tour si le feu arrive sur les marins-pompiers.

« Une piste de 10 mètres n’est pas jolie mais elle vaut mieux que 400 hectares de désolation », estime aussi Julien Ruas, adjoint en charge du bataillon des marins-pompiers.

Le maire, Jean-Claude Gaudin, a également demandé à l’Etat de pouvoir mettre davantage de citernes d’eau dans , zone classée où les aménagements sont très réglementés.

Dans un communiqué, le Parc national des Calanques propose également « une réflexion collective immédiate afin de mettre en œuvre les mesures d’urgence adaptées au contexte du cœur de Parc national », avec une « prise en compte du retour d’expérience de cet incendie dans le plan de massif ».

La création d’une piste DFCI à la Panouse est envisagée. Selon la préfecture, le Ministère a demandé une étude d’évaluation des incidences Natura 2 000. « Le Ministère n’a en revanche pas remis en cause le principe de la création de cette piste tout à fait conscient des enjeux de sécurité civile et de préservation même du massif des Calanques », souligne la préfecture dans un communiqué publié mardi soir. Un projet de réservoir sur Cassis est également en cours.

Une réunion s’est ainsi tenue en juillet entre la ville de Marseille, la Métropole et l’Etat. Elle concernait les études sur les espèces faunistiques et floristiques. Elles prennent en compte la préservation de la biodiversité et des paysages du Parc.

La piste criminelle privilégiée

Une enquête devra établir l’origine de ce feu, mais des premiers témoignages « ont signalé la présence de gens sur une moto, sur un terrain derrière une cité » proche de l’endroit où le feu est parti, explique Stéphane Bouillon, le préfet de région. « Ils sont repartis et le feu a démarré juste après », ajoute-t-il.

« Il y a déjà eu plusieurs départs de feu maîtrisés à cet endroit », ces dernières semaines, ajoute de son côté Lionel Royer-Perreaut. Les caméras de surveillance du boulevard du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny (9e) pourraient aider à l’enquête.

Le 10 août, a ravagé plus de 3 000 hectares et touché 1 500 maisons, dont 30 ont été détruites. Il s’était arrêté aux portes de la ville.