ECONOMIEAprès la culture et le sport, Marseille «capitale européenne du tourisme»?

Après la culture et le sport, Marseille «capitale européenne du tourisme»?

ECONOMIERenaud Muselier a déposé un dossier devant le Parlement européen...
Mickael Penverne

Mickael Penverne

Après avoir été capitale européenne de la culture (2013) puis capitale européenne du sport (2017), Marseille sera-t-elle nommée capitale européenne du tourisme ? Le député européen et président du , Renaud Muselier, milite depuis quelques mois auprès des autorités européennes pour créer ce nouveau label. Il a présenté son projet la semaine dernière devant la commission des transports et du tourisme du Parlement européen, qui l’a approuvé.

« Le secteur du tourisme est le troisième économique le plus important en Europe, peut-on lire dans le projet d’amendement. [Il] représente 9,7 % du montant total du PIB de l’UE-28, un chiffre qui devrait, selon les prévisions passer à 10,4 % d’ici à 2025. L’année dernière, plus de 455 millions de touristes ont visité l’Union ». Avec son homologue hongrois, Istvan Ujhelyi, Renaud Muselier propose donc de créer un titre « capitale européenne du tourisme » pour favoriser « le développement durable et la protection de ce secteur très important ».

Un budget de 2,5 millions d’euros

Ce label servira à « promouvoir la richesse de l’offre touristique des pays européens […], renforcer l’image des villes qui obtiennent ce titre, et plus largement, donner davantage de visibilité aux régions », expliquent les deux eurodéputés. Les villes qui obtiendront le titre (trois par an au maximum) devront « promouvoir l’inclusion sociale et l’égalité des chances ». Elles seront choisies sur la base d’un « programme lié au tourisme créé spécifiquement et doté d’une dimension européenne marquée ».

« On peut tout imaginer. En l’occurrence, tout est à inventer », explique-t-on dans l’entourage du député européen. Pour organiser ces événements, les « capitales » pourront bénéficier des fonds européens. Le premier budget prévisionnel inscrit dans le projet d’amendement s’élève à 2,5 millions d’euros - contre plus de 90 millions d’euros pour Marseille-Provence 2013.

Après l’adoption par la commission transports et tourisme du Parlement européen, le texte doit être approuvé dans le cadre du budget de l’Union à la fin de l’année. Le label pourrait être créé dès l’année prochaine, et les trois premières capitales nommées pour 2018. « Il reste à déterminer les critères d’attribution : est-ce qu’on privilégie le tourisme bio, du littoral ou de montagne, par exemple ? » indique Renaud Muselier.

Les étrangers ont manqué à l’appel

L’eurodéputé espère évidemment que Marseille sera une des premières villes à être nommée. Après une bonne année 2015, la saison touristique 2016 a été marquée par après l’attentat de Nice. Si le Comité régional du tourisme n’a pas encore présenté de bilan détaillé, on sait déjà que la fréquentation est en baisse sur l’ensemble de la région.

« Les récents attentats en Europe ont mis à mal l’industrie touristique et notamment celle de notre région, confirme Renaud Muselier dans un communiqué. Cette initiative a été pensée pour aider les professionnels. Elle se veut une vitrine du savoir-faire européen et l’outil promotionnel d’un territoire magnifique. »

Les Allemands, Britanniques et Belges ont particulièrement manqué à l’appel cet été. Les professionnels estiment que les touristes étrangers ont représenté 34 % de leur clientèle contre 39 % l’année dernière. Or, ces derniers dépensent chaque jour 114 euros – contre 53 euros pour les touristes français. Au total, la région PACA accueille une trentaine de millions de touristes par an. L’industrie, qui pèse 140.000 emplois, rapporte chaque année 14 milliards d’euros, soit 11 % du PIB.