Attaque contre un squat Rom à Marseille: Trois gardés à vue
FAITS DIVERS•Une quinzaine d'individus non-identifiés ont attaqué un squat occupé par des familles Roms dans la nuit de lundi à mardi, à Marseille...Olivier Aballain
Trois personnes ont été interpellées après une série d’incidents, à Marseille, entre des assaillants non identifiés et des personnes Roms occupant un squat des quartiers nord.
Les locaux du boulevard Magallon, dans le 15e arrondissement de Marseille, avaient subi deux attaques dans la nuit de lundi à mardi. Sept personnes ont été blessées, dont deux grièvement selon La Provence, ainsi qu’un ado de 14 ans.
« Il nous ont dit de partir »
Selon les services du procureur de Marseille, qui appelle à la prudence sur le déroulé des événements, une première altercation a éclaté vers 22h00. Un homme rom de 40 ans a alors été blessé au bras « au katana », un sabre japonais. D’après La Provence, c’est l’irruption des forces de police qui a provoqué la dispersion des assaillants vers les rues du quartier.
« Une première fois, ils sont venus et ils nous ont dit “Fermez vos gueules tous les Roumains”, ils nous ont dit de partir », relate à l’agence AFP une adolescente de 15 ans, qui réside dans ce squat.
Puis peu après minuit, selon le parquet, plusieurs personnes roms ont été légèrement blessées par « du tout petit plomb, vraisemblablement de la grenaille (…) Il semblerait que ce soit accidentel, ils auraient été blessés par un camarade qui manipulait une arme, un tout petit calibre ». Un cocktail molotov aurait également été lancé, sans exploser. Un témoin cité par lamarseillaise.fr estime à une quinzaine le nombre d’assaillants lors de la deuxième vague.
« On a vécu l’horreur »
Deux des sept blessés étaient encore hospitalisés mercredi matin, rapporte l’AFP. « On a vécu l’horreur », résume également un père de famille. La police a ouvert une enquête sous l’autorité du parquet de Marseille, afin notamment d’identifier les auteurs de l’attaque. Selon La Provence, un homme hospitalisé pour un traumatisme crânien est soupçonné d’avoir fait partie des assaillants.
Au total, trois interpellations ont donc eu lieu, dont deux pour de nouveaux jets de pierre survenus mardi. L’enquête doit permettre de savoir si ces incidents sont liés.
En attendant, la surveillance a été renforcée autour du camp de Roms, dans un contexte tendu avec le voisinage. Le squat Rom du boulevard Magallon est occupé par plus de 150 personnes, dont les premières sont arrivées il y a un an.
En septembre 2012, un camp Rom avait été incendié par des riverains dans la Cité des Créneaux, également dans le 15e arrondissement de Marseille.