OM: Maillot jeté à la poubelle et supporter torse nu, l'incroyable imbroglio autour du déplacement à Angers
FOOTBALL•Finalement, les supporters marseillais avaient-ils le droit d'être là?...C.L.
Il devient de plus en plus compliqué de soutenir l’OM. Les résultats n’aident pas, certes. Les méandres de l’administration française, encore moins. Delphine le digère encore. Dimanche, avec sa famille, la jeune supportrice de l’OM, a subi une véritable séance de relooking à l’entrée du stade Jean Bouin d’Angers.
« Pas d’affiche devant le stade »
« On est arrivé devant les stadiers, et là, ils nous ont dit qu’on devait cacher les logos du club qui étaient sur nos vêtements, raconte-t-elle. C’était soit on les déposait à la consigne, soit on les jetait. »
Son père, vêtu d’un sweat « avec un tout petit logo » et d’un tee-shirt barré « Marseille », était le plus embêté. Face à l’insistance des stadiers, il s’est retrouvé torse nu, recouvert d’une veste polaire.
« On a dû repartir ranger nos affaires dans la voiture, qui était garée à 2 km, s’exaspère Delphine. Certains supporters autour de nous, se déshabillaient devant tout le monde, pour retourner leur survêtement. D’autres jetaient leur maillot à la poubelle. »
Venue de la région du Mans à une centaine de kilomètres, la jeune femme, non-abonné ni affiliée à aucune association, ne comprend pas un tel acharnement : « On lâche 35 euros par personne, on fait de la route, il n’y avait pas d’affiche devant le stade, ni d’infos sur les réseaux sociaux de supporters. »
La préfecture s’emmêle
Logique : les autorités elles-mêmes n’ont pas vraiment réussi à se mettre d’accord. La préfecture de Maine-et-Loire a publié deux communiqués dans la semaine. Le premier, le mardi 26 avril, interdisait la présence de tout supporter, « démuni de billet », aux abords du stade.
Le second, pris le 29 avril, donc 48h avant le match, proscrivait carrément la vente de billets aux supporters de l’OM. Le texte bannissait également tout fan du club marseillais, avec ou sans place cette fois, des environs de Jean Bouin.
« Nous avons décidé de durcir les mesures à cause de la manifestation du 1er mai, se justifie la Préfecture ce mardi, interrogée par 20 Minutes, en ne permettant pas le déplacement de fans organisés en association. Mais nous n’avons jamais passé la consigne d’interdire l’accès aux supporters de l’OM, même maquillés en bleu et blanc, il n’y avait aucun problème. »
Alors que recouvre l’expression « se prévaloir de la qualité de supporter », comme le précise l’arrêté ? « Ça veut dire militer », argumente l’administration. « Des gens qui crient, sont éméchés, ou donnent une impression de provocation », cite une responsable de la communication, en exemple, avant de renvoyer la balle au SCO : « On considère que c’est le travail des stadiers. » Qui manifestement étaient eux aussi dans le flou.
Le club accuse les journalistes
Entre temps, le ministère de l’Intérieur, avait lui, autorisé le déplacement des groupes. Quant au club, il n’a pas commercialisé les places du parcage visiteurs. Qui ont finalement été vendus aux supporters angevins. Dans un communiqué au vitriol, la direction de l’OM accusait, vendredi dernier, les médias d’entretenir une « théorie du complot ».
« Ils nous ont un peu pris pour des idiots, s’agace Delphine, et les supporters de Marseille sont encore montrés du doigt. » Las, pour son premier déplacement depuis plusieurs mois, la Sarthoise a décidé de balancer son témoignage sur les comptes Instagram des joueurs de l’OM et sur plusieurs pages Facebook de fans. Son coup de gueule a déjà été relayé plusieurs milliers de fois.