En mars dernier, la fédération Terre de commerces et l’UPE 13 avaient réclamé, dans un communiqué commun, la création d’une zone franche urbaine dans les premiers arrondissements de la ville pour relancer l’activité. Ils citaient en exemple la ville de Toulon qui a accueilli en 2006 la première ZFU permettant de créer un millier d’emplois et plus 800 « activités ». Ils demandaient aussi aux élus marseillais de soutenir leur demande auprès du gouvernement.

Ils semblent avoir été entendus puisque le maire, Jean-Claude Gaudin, a écrit mi-avril un courrier à Manuel Valls pour lui demander d’instaurer un « Territoire entrepreneur ». Remplaçant les ZFU depuis le 1er janvier 2015, ce dispositif prévoit notamment des exonérations d’impôts sur les bénéfices et d’impôts locaux pour les entreprises et les commerces qui s’installent dans les quartiers classés comme prioritaires. Le courrier n’a pas encore obtenu de réponse.

Baisse de l’emploi

L’idée, selon Solange Biaggi, adjointe au maire chargée du commerce, est de « sanctuariser le centre-ville » pour lui permettre de retrouver une « attractivité ». Selon l’Agence d’urbanisme de l’agglomération marseillaise (Agam), le centre-ville a besoin en effet d’un « nouvel élan économique ». S’il « semble avoir stoppé sa récession (entamée dans les années 70), il connaît une croissance plus faible par rapport au reste de la ville et de la métropole. (Il) est donc toujours économiquement fragile ».

Dans son étude datant de mars dernier, l’Agam constate une baisse de l’emploi salarié, entre 2009 et 2014, dans le 7e arrondissement (-7 %) et le 3e arrondissement (-2,5 %). Dans le 6e, l’emploi salarié du commerce de détail baisse de 5 % : « La thématique la plus impactée (…) est l’équipement de la personne », précise l’Agence d’urbanisme. Seul le 2e arrondissement, porté par l’opération Euroméditérannée, tire son épingle du jeu avec une croissance de 1,6 %.

Logement, bureaux et fiscalité

Or, « le recul significatif du nombre de salariés a aussi un impact commercial : 25 % des salariés du centre-ville de Marseille déclaraient en 2009 faire leurs achats à proximité de leur lieu de travail », indique l’Agam. Pour relancer le centre-ville, la municipalité travaille sur trois « pistes », selon Solange Biaggi : la requalification des logements, l’amélioration de l’offre de bureaux et de « meilleures conditions fiscales pour les commerçants ».

« Nous sommes ravis de voir que les élus se préoccupent de notre situation, réagit Jean-Luc Gosse, président de Terre de commerces. Mais nous ne voulons pas qu’une aide fiscale. Nous voulons vivre dignement de notre métier ». Ce « Territoire entrepreneur », si la mesure est accordée par le gouvernement, doit être la première étape d’une « nouvelle dynamique » qui doit passer, selon lui, par une « nouvelle politique de communication et une marque territoriale, comme à Lyon ».