Vente de l'OM: Jean-Claude Gaudin ne veut pas «deux fois le coup Kachkar»
FOOTBALL•Le maire de Marseille prévient Margarita Louis-Dreyfus que la Ville aura son mot à dire...C.L.
Malgré son communiqué de mercredi soir, le maire de Marseille a tenu à convier les journalistes marseillais à un point presse, dans son bureau, pour clarifier sa pensée sur la vente de l’OM. Il l’assure, Robert Louis-Dreyfus, c’est lui qui l’a « choisi », et il a personnellement « insisté » auprès de Margarita « pour qu’elle continue », à mettre de l’argent.
Aujourd’hui que sa décision est prise, Jean-Claude Gaudin rappelle, puis répète, qu’il a son mot à dire. Comment ? Via l’association OM, présidée par « [son] ami Jean-Pierre Foucault », qui est propriétaire du numéro d’affiliation auprès de la Ligue de Football Professionnel. « C’est ce numéro d’affiliation qui permet à l’OM d’inscrire son équipe dans le championnat, détaille l’édile. Par conséquent, c’est une possibilité que nous avons de pouvoir regarder ce qui se passe. »
Vous imaginez quel repreneur pour l’OM ?
Si c’était une personnalité française, je préférerais, plutôt que l’on regarde toujours vers des pays extérieurs dont on parle régulièrement. Ce que je veux c’est aider l’actionnaire mais je rappelle que l’association OM, présidée par Jean-Pierre Foucault, détient le numéro d’affiliation auprès de la Ligue de Football Professionnel.
Ça veut dire que la Ville de Marseille aurait son mot à dire ?
C’est exactement ça, vous avez très bien compris. C’est une possibilité pour nous de pouvoir influencer un peu. On ne nous fera pas deux fois le coup [Jack] Kachkar. Je vous rappelle d’ailleurs que je n’ai jamais voulu recevoir ce Kachkar à l’Hôtel de Ville.
C’est un droit de regard ou un droit de veto ?
C’est un droit de regard. Mais Margarita Louis-Dreyfus dit [dans son communiqué] « j’informerai le maire ». Pour le maire de Marseille, c’est un peu plus.
Vous lui lancez un avertissement ?
Non. Je vous en prie. Je suis un homme de consensus. Je suis là pour aider pas pour intimer un ordre.
Quand vous rencontrez des investisseurs chinois, ça rentre aussi dans ce cadre d’aide de l’actionnaire ?
Les Chinois ont repris les moteurs Baudoin à Cassis. Nous sommes jumelés avec Shanghai. Je n’y suis allé qu’une fois moi à Shanghai. Mais pourquoi pas. Nous regarderons tout. On nous parle toujours des Emirs. Pour tout vous dire je ne les connais pas ces personnages.
Vous avez été étonné de l’annonce ?
Non, car je sais que depuis des mois, même si un de ses fils [Kyril, lire ci-dessus] est fan de l’OM, elle ne souhaitait plus abonder financièrement. […] Quant aux joueurs, ce ne sont pas des déshérités de la vie, s’ils pouvaient faire un peu l’effort de gagner, ce serait une bonne chose.
Vous avez l’impression que l’actionnaire se précipite ?
Je pense qu’elle en avait envie depuis plusieurs mois. Puis [Vincent] Labrune, il était venu me voir au Sénat il y a deux mois, me disant « je ne sais plus comment faire car je jongle uniquement sur l’argent que nous avons, le prêt ou l’échange d’un joueur ». Il m’a dit qu’il n’avait plus les moyens d’acheter les joueurs.
Que répondez-vous à ceux qui prétendent que ne pas posséder le Stade Vélodrome ne va pas aider le club à trouver un repreneur ?
Je considère ça comme quelque chose d’ahurissant. Si on voulait vendre le stade aujourd’hui, il faudrait rembourser des sommes considérables que la ville de Marseille n’a pas. Le stade appartient à tous les Marseillais. Tant que je suis maire, on ne vendra pas le Stade Vélodrome.