FOOTBALLOM: «Depuis qu'ils sont mauvais, j'ai perdu deux tiers de mes recettes»

OM: «Depuis qu'ils sont mauvais, j'ai perdu deux tiers de mes recettes»

FOOTBALLLes commerces qui jouxtent le Stade Vélodrome voient leur chiffre d’affaire chuter de match en match...
Christine Laemmel

C.L.

L’OM qui plonge, à Marseille, ce n’est pas qu’une affaire de sport. C’est aussi une histoire de business. Et celui des commerçants qui jouxtent le Stade Vélodrome fait grise mine ces jours-ci.

Philippe Bugia, propriétaire de l’Uovo Café, à 1km de l’enceinte du boulevard Michelet, a vu son chiffre d’affaires amputé de deux tiers depuis janvier. « Normalement, je sers 200 personnes environ par soir de match, assure le gérant de cette enseigne de restauration rapide. Pour OM-Bordeaux, si j’ai servi 50 clients dans la soirée, c’est le bout du monde. »

L'Uovo, bar du boulevard Rabatau, à Marseille, dans le 9e arrondissement.
L'Uovo, bar du boulevard Rabatau, à Marseille, dans le 9e arrondissement. - PB

C’est que son snack, comme énormément de commerces aux alentours, mise la majorité de ses recettes sur l’OM. Philippe n’est ouvert que le midi. Sauf les soirs de match. « Les gens viennent avant et après normalement, raconte-t-il. Là, les supporters repartent le ventre noué et ne s’arrêtent ni pour manger ni pour boire. Ils rentrent directement chez eux. »

Un but = 500 euros

Autant que « le moral des ménages » dicte souvent la consommation des familles, un supporter dépité aura moins tendance à prolonger la soirée autour d’une bière ou d’un sandwich merguez.

« Un but à la 86e et c’est 500 euros de moins pour mon affaire », résume Lionel Parra, du Black Stone Pub à Sainte-Marguerite. Habitué à ce que les résultats de l’OM rythment son porte-monnaie, le patron assure n’avoir jamais connu pareille désaffection. En quelques semaines, « depuis qu’on enchaîne les nuls », le gérant a vu son chiffre des soirs de match fondre d’un quart.

« J’ai plus de monde quand Paris joue en Ligue des champions, déplore-t-il. Là pour ce soir [match retour contre Manchester City], j’ai des réservations. Ça n’arrive plus avec l’OM. »

Les grandes marques aussi

Même les livreurs de pizza notent une baisse des commandes. « C’est assez léger chez nous, explique Benjamin Escales, de la pizzeria Franceschi, mais on a une dizaine de commandes en moins chaque jour de match. » Ce que le manager voit surtout, c’est que depuis quelques semaines, ses livreurs n’ont aucun mal à se garer devant l’établissement, pourtant situé à 500 mètres de l’entrée Ganay.

Car même si l’OM est deuxième en termes d’affluence à domicile, il a perdu 10.000 spectateurs en moyenne depuis la folie Bielsa. Les prestataires installés dans les buvettes à l’intérieur du stade, ne sont pas plus optimistes que les petits commerçants. Une grande marque largement présente au Stade, accuse, selon nos informations, une baisse d’au moins 15 % de ses ventes. Un plongeon qui ne rassure guère la direction de l’enseigne, nous souffle-t-on. Et qui affecte encore un peu plus une ville en souffrance.