Sportivement, c’est un choc entre deux gloires du foot français en déroute qui se déroule dimanche. En Ligue 1, Bordeaux est 12e, Marseille 13e. Mais à l’OM, il n’y a pas que sur le terrain que la situation est laborieuse. Au lendemain de la décision de l’actionnaire de prolonger Michel, les supporters sous tension, devraient se mobiliser ce week-end. En réponse, la Préfecture de Police a décidé de renforcer la sécurité aux abords du stade Vélodrome. Le Préfet de Police Laurent Nunez, annoncera jeudi ou vendredi le détail des mesures prises.

Encore plus de policiers

Depuis plusieurs semaines, un dispositif important était déployé autour de l’enceinte du boulevard Michelet, mêlant forces mobiles et sécurité publique. Les effectifs devraient encore être accrus dimanche.

A la demande du club, la Préfecture pourra éventuellement mobiliser des agents dédiés à la protection du staff. La Commanderie est-elle même sous surveillance depuis fin mars. Des voitures patrouillent régulièrement. Le service de sécurité du club n’hésitant pas à repousser les badauds ou les journalistes si besoin. Deux véhicules de police ont même stationné devant l’entrée du centre à l’issue de la défaite contre Rennes. Ce soir-là, Vincent Labrune avait été raccompagné chez lui, sous escorte. Plusieurs joueurs, comme Florian Thauvin, ont déjà été pris à partie par des individus, parfois agressifs, souvent insultants, à la sortie du Stade.

La rencontre qui se tiendra jeudi entre joueurs de l’OM et leaders des groupes de supporters, aura sans doute pour but d’éviter ce genre de débordements. Même si au-delà de l’appel au calme, les associations ne peuvent pas canaliser 67.000 personnes.

Les groupes de supporters réagissent

Jusqu’à présent, ils agissaient en ordre dispersé. Les Fanatics ont choisi le dialogue. Quarante d’entre eux ont accueilli les joueurs de l’OM à l’aéroport à leur retour de Bastia et ont discuté avec Steve Mandanda, Florian Thauvin et Rémy Cabella.

Les South Winners, ont invité via un communiqué, à « l’union » entre tous les supporters, décidant de briser le silence observé depuis plusieurs mois. Ils ont convié leurs membres à une réunion mercredi soir. Du côté des Ultras, la colère est sourde depuis bien longtemps. « Nous avons encouragé l’équipe toute la saison de la 1ère à la 90eme minutes, rappelle l’un d’entre eux, aucun chant anti-direction, aucun sifflet. Mais vu la passivité des dirigeants et la nonchalance des joueurs, il fallait bien se douter qu’à un moment donné ça allait se révolter. »

Pas que des « gentils toutous »

Alors que certains s’étonnaient du silence des fans de l’OM il y a encore un mois, la patience semble être épuisée. La grève de 15 minutes menée lors du match contre Rennes le 18 mars, a été un premier frémissement. Dans la nuit du 1er au 2 avril, le domicile de Vincent Labrune a été tagué. Ce mardi, deux individus n’ont pas hésité à faire exploser deux bombes agricoles près de la Commanderie, alors que les joueurs étaient en plein entrainement. « Nos tribunes ne sont pas composées uniquement de "gentils toutous", commente un Ultra, ce n’est que l’expression du ras-le-bol commun. »

Comme nous l’expliquait en août, un René Malleville hors de lui, au lendemain du départ de Marcelo Bielsa, l’OM n’est définitivement pas qu’une histoire de football à Marseille. « Les supporters sont fous de rages, d’autres sont blasés mais au final, ils en tombent malades », confirme le responsable d’une page de plus de 30.000 fans du club. Autant dire que la désinvolture apparente de Margarita Louis-Dreyfus, passe de moins en moins.