Marseille mise enfin sur la voile
SPORTS NAUTIQUES•La ville, tournée vers la Mediterranée, va-t-elle enfin y naviguer?...C.L.
Avec une corniche faisant face à un plan d’eau arrondi sur plus de 3km, Marseille devrait depuis bien longtemps être une Mecque de la voile. Encore à la traîne, la ville déploie peu à peu ses ressources pour se faire un nom chez les navigateurs. A l’occasion du Championnat de France Universitaire de Voile habitable, qui se déroule du 16 au 19 mars, 20 Minutes fait le point sur les nouveaux arguments marseillais.
- Un premier championnat de France universitaire à Marseille
Pendant 20 longues années, c’est à Cherbourg que se déroulait la compétition de voile habitable des étudiants. En 2016, Marseille récupère le flambeau. « Même si on essuie les plâtres, avoue Frédérique Prud’homme, du Comité Régional du Sport Universitaire, on a voulu s’inscrire dans cette poussée initiée par la ville autour de la voile. » Dix équipages de sept navigateurs s’affronteront dès mercredi au large de la base nautique du Roucas Blanc. Parmi eux, deux groupes de l’université d’Aix-Marseille.
- Paris a choisi Marseille pour les Jeux Olympiques
Si la capitale décroche l’organisation des JO 2024, c’est dans les Bouches-du-Rhône que se dérouleront les épreuves de voile. Une fois n’est pas coutume, Paris s’allie à Marseille, laissant sur la touche les plus aguerries La Rochelle ou Brest. Ce serait le plus gros événement jamais organisé en voile dans la ville. 35.000 spectateurs pourront s’installer sur la Corniche (dont 5.000 places payantes). Une zone d’accueil du public sera construite sur l’esplanade du J4 à côté du Mucem. Le village olympique devrait être construit près du Parc Chanot.
- L’inshore, le choix du portefeuille et du spectacle
Christopher Pratt, navigateur marseillais, fait un constat simple. « On peut se dire, à Marseille, les courses au large ce n’est pas pour nous, parce que c’est déjà fait ailleurs. A ce moment-là, mettons le paquet sur les courses proches du littoral comme la Coupe de l’America et les régates des JO. » Double avantage stratégique pour Marseille, qui organise déjà 200 courses mineures par an dans sa rade : rivaliser avec de grandes cités de voile inshore comme Newport (Etats-Unis), Sydney (Australie) ou Barcelone (Espagne). Et attirer des professionnels du yachting et les riches armateurs qui font la Coupe de l’America.
- Pas encore de grands navigateurs marseillais ? Ils arrivent
C’est le grand mal du Sud de la France. Quand on pense voile, à part Franck Cammas, qui est né au pied de la Sainte-Victoire mais qui a vite émigré sur la côte Atlantique, tous les skippers français célèbres ont fait leurs armes ailleurs. La donne change doucement. « Marseille rivalise vraiment avec la Bretagne maintenant », susurre-t-on à la Fédération Française de voile. Parmi les 8.000 licenciés de la ville, Sandro Lacan, formé à Marseille a été sélectionné en février pour intégrer le Team France Groupama. Au même moment, Xavier Macaire, vainqueur contrarié de la Solitaire du Figaro et phocéen exilé à La Rochelle, a lui annoncé son grand retour en Provence. Hélène Defrance, du cru aussi, vient d’être sacrée championne du monde en 470. Bonus, elle participera aux JO de Rio avec sas coéquipière Camille Lecointre.