Alors que l’Olympique de Marseille s’embourbe dans la tempête, errant en milieu de tableau du championnat, son président Vincent Labrune « assume tout, dans un cadre financier exsangue », a-t-il confié à La Provence, mais met un coup de pression sur l’entraîneur et réclame plus d’investissement de la part des joueurs.

Michel n’est pas près de resigner. Le tacticien espagnol d’abord, sait à quoi s’en tenir. « Si vous me demandez si nous terminerons la saison avec lui, la réponse est oui », assure Labrune avant de désigner Michel comme responsable du fiasco. « Il est responsable de notre projet de jeu et à ce titre, il doit faire face aux critiques (…) Je compte sur lui pour remobiliser l’équipe plus que jamais (…) A un moment donné, on est jugé sur ses résultats. Il reste neuf ou dix matches selon si on se qualifie en coupe de France. Ils seront fondamentaux pour évaluer le vrai bilan sportif de la saison. On fera le point à la fin. »

Pour le président, « les bonnes prestations passent par un engagement individuel et collectif irréprochables, une justesse technique à la hauteur des qualités de nos joueurs et une organisation tactique qui tient la route de la première à la dernière minute », domaines dans lesquels « nous sommes trop irréguliers ». « Le constat est assez simple à faire, poursuit Labrune, mais je suis le président de l’OM, pas un joueur, ni l’entraîneur. Ce sont à eux de faire le nécessaire pour trouver les solutions. »

Les joueurs doivent « se regarder en face ». Le patron de l’OM a vanté les talents d’un Steve Mandanda indispensable ces temps-ci. « Ce serait bien que tout le monde en prenne de la graine, a taclé au passage le président. Il ne suffit pas d’enfiler ce maillot pour en être digne. J’attends de nos joueurs qu’ils répondent à nos attentes sur les neuf ou dix derniers matches qu’il reste à jouer (…) Aujourd’hui, chaque joueur doit se regarder en face et prendre ses responsabilités. » Plutôt d’accord avec les critiques formulées par Michel après le nul à Lorient, Labrune en a remis une petite couche sur Benjamin Mendy. « Il a un potentiel formidable et rare, souligne-t-il. C’est aussi un garçon extrêmement attachant. Maintenant, c’est à lui de voir quelle tournure il souhaite donner à sa carrière. »

C’est confirmé, l’OM n’a plus d’argent. Si certains en doutaient encore, les finances du club sont à sec. « Il y a encore quatre ou cinq ans, nous avions le 15e budget européen, aujourd’hui le 40e, explique Vincent Labrune. Il y a des réalités économiques et concurrentielles dont on ne peut pas faire abstraction. Nous n’avons plus d’argent et dans ce contexte, il est évident que la compétitivité de l’équipe s’en ressent. (…) Nous n’avons jamais eu si peu de moyens pour bâtir notre équipe. Je suis à la tête du club pour appliquer scrupuleusement le cahier des charges de l’actionnaire. Sa volonté légitime de réduire nos coûts de fonctionnement ne nous donne que très peu de marge. Du coup, on n’a pas d’autre choix que d’obtenir de meilleurs résultats sur le terrain pour espérer améliorer notre quotidien financier. »