Plage des Catalans, la tractopelle a fait l’attraction ce lundi. La destruction du restaurant le Calypso et de la pizzeria en dessous a débuté, sous le regard des curieux, et parfois sous la pluie. « C’est une histoire de Marseille qui est détruite », estime Tom, habitant du quartier depuis « plus d’une vingtaine d’année » : « Les Marseillais ont connu ici de belles soirées d’été ».

L’Etat continue sa réappropriation de l’espace, en application de la loi littoral, votée en 1986.

Après « Chez Dédé », « La Maronaise », « Le Vamping » ou encore de nombreux cabanons, c’est donc au tour des constructions de la plage des Catalans d’être détruites.

« Gagner de la plage »

« Pour moi, ces bâtiments faisaient figure de verrues et grâce à leur démolition, nous allons pouvoir gagner de la plage », pense Renée, accoudée à la balustrade, regard tourné vers la machine. Au total, 350 m2 vont s’intégrer à la concession de la plage. Avec une concession, les collectivités peuvent intervenir à la place de l’Etat.

Car, progressivement, la ville de Marseille va obtenir les concessions des 21 plages du littoral. Aux Catalans, le bail en faveur de la municipalité a déjà été signé pour 12 ans et une redevance de 14.000 euros par an. Comme la loi l’autorise, la ville peut ensuite louer 20 % de l’espace public à un prestataire privé, via des délégations de service public. Aux Catalans, l’ancien restaurant et l’ex pizzeria peuvent aussi postuler à la DSP.

« Je pensais bêtement que la mer appartenait à tout le monde, ironise Sylvie, devant la tractopelle terminant son œuvre. Les plages privées marchent bien sur Cassis, La Ciotat, dans ce coin-là. Mais c’est vrai que Marseille n’a pas cette culture ».

Au contraire, pour Jérôme, un Marseillais, c’est « le meilleur moyen pour que les habitants restent dans leur ville profiter de la mer sur des transats ». La concession du Prado devrait également être bientôt élargie à la plage de la Pointe Rouge.