A huit matchs de la clôture du championnat, l’OM est dixième. Avec autant de points (6) vers une quatrième place synonyme d’Europe que vers la relégation. Un constat d’échec évident. D’autant que les Marseillais offrent un visage bien triste à leurs supporters. A Lorient samedi, ils ont signé leur cinquième nul d’affilée (1-1). Pourtant, malgré la désertion des matchs de Ligue Europa ou en Coupe de France, en Ligue 1, les supporters sont bien là, à s’user la voix dans le Mistral.

Mandanda étonné de la clémence des fans

Seuls des sifflets jaillissent des gradins en fin de match ainsi qu’à chaque présentation de Michel avant le coup d’envoi. Des broncas accompagnées de banderoles qui fleurissent dans les virages du Vélodrome. « Ne nous faites pas honte », pouvait-on lire avant le clasico (1-2). Mais surtout, « 5 mois, 21 jours, 15 heures sans gagner au Vélodrome, déroulait un énorme tifo le 6 mars, ça suffit, victoire impérative. » Raté, les Olympiens ont à peine sauvé le nul contre Toulouse.

« Je les ai connus beaucoup plus dur avec le club », notait un Steve Mandanda désabusé après la rencontre. « C’est invraisemblable, rebondit Bastien, contributeur d’ OMForum, c’est comme s’il les appelait à monter un peu le ton ». Michel se félicite presque de cette relative quiétude. « Parfois, les supporters peuvent créer un climat d’insécurité autour du club quand les résultats ne sont pas là, notait le tacticien en conférence de presse. Mais ce n’est pas le cas à l’OM ». « Il n’y a plus rien, déplore Benjamin, à l’initiative d’une page Facebook réclamant le départ des dirigeants, c’est le silence ». Lui qui avait manifesté en juin devant le centre d’entraînement, dénonçant le départ des cadres de l’effectif, déserte désormais le stade. « J’étais en colère, là c’est du dégoût. J’en ai plus que marre, avoue le supporter. Je n’ai plus d’argent à dépenser pour voir des matchs comme ça. »

Un « blocus » après OM-Rennes

Un autre fan révolté a décidé de secouer le cocotier, face au « laxisme » du public. Alan, non affilié à un groupe, a lancé un événement Facebook, pour le « Blocus des joueurs après OM-Rennes ». L’idée, qui a séduit 400 personnes en 24h, se retrouver du côté de la sortie des joueurs sur le boulevard Michelet, vendredi prochain et lancer des chants « pour leur faire comprendre ». « Je n’incite pas du tout à la violence, précise le jeune homme, mais Lorient, c’était la goutte d’eau. C’est de l’irrespect ce que les joueurs nous montrent. » Michel ne récolte pas de meilleures appréciations, « lâche », de charger ses ouailles, « dans le déni », caché derrière ses difficultés à « s’intégrer ».

En pleine négociation avec le club sur la gestion des abonnements de virages, les groupes de supporters, eux, restent bien discrets. « C’est compliqué car ils sont très surveillés, justifie Alan. Ils ne veulent pas voir leur groupe dissout et leurs banderoles sont souvent interdites. » Dénonçant depuis plusieurs mois la « répression » qui les touche, les Ultras sont régulièrement interdits de déplacements. Deux fois cette saison, des tifos avaient été retirés des tribunes par des stadiers. Ils étaient à l’effigie de Marcelo Bielsa.