Bilbao-OM: En marchant sur les traces de Bielsa, on a visité une peña officielle de l’Athletic Bilbao
FOOTBALL•Le souvenir d’El Loco est encore très présent au sein des socios de l’Athletic…De notre envoyé spécial à Bilbao, Marc Nouaux
Et si on allait marcher sur les traces de Marcelo Bielsa? En allant à Bilbao pour suivre le match de l’OM (16e de finale retour de Ligue Europa jeudi à 19 h), la première idée est vite trouvée.
Lorsqu’on s’immisce dans le « Casco viejo », la vieille ville de Bilbao, on ne tarde pas à rencontrer des supporters de l’Athletic et presqu’automatiquement de… Bielsa (entraîneur de 2011 à 2013, il a conduit le club basque en finale de Coupe du Roi et de Ligue Europa avant de coacher l'OM entre 2014 et 2015). « C’est une personne qui a donné tellement pour nous », s’enthousiasme dès la première phrase Francisco, la vingtaine, un fan inconditionnel d’El Loco, le surnom de l'entraîneur argentin.
Pour parler plus en détail avec des inconditionnels du club, il nous conseille une peña (un lieu associatif où des gens se réunissent autour d’une passion commune), située à deux rues, au numéro 7 de la calle pelota. En poussant les portes, on aperçoit une grande tablée qui n’a pas l’air d’être au fait des dernières infos concernant le club basque. Le serveur conseille plutôt de filer vers l’arrière-salle, au fond d’un petit couloir, sur la gauche, si on veut parler de Bielsa.
Dans cette petite pièce isolée, Six septuagénaires ont déroulé le tapis vert et boivent le digestif ou le café tout en jouant aux cartes ou en lisant la presse sportive, s’attardant sur les pages concernant l’Athletic. On ose à peine les déranger.
« Marcelo Bielsa ? Un phénomène », crient en cœur les plus en forme. Carlos Espeleta, Gabriel Saez et Paco Grazquin sont des socios, tout comme la plupart de ceux qui fréquentent l’établissement. Il ne faut surtout pas avoir la mauvaise idée de leur demander s’ils ont déjà manqué un match. Carlos agrippe immédiatement son interlocuteur par le bras et lui lance un regard noir. « Je suis un socio, monsieur. Je vais à tous les matchs. Tous. » Le message est passé.
Pendant dix minutes, ils évoquent avec grande passion et nostalgie le passage de l’entraîneur argentin. « C’étaient des moments très agréables, c’était impressionnant comme l’Athletic jouait à cette époque. C’était fou ! Le jeu était spectaculaire et on était très content. Les supporters ne voulaient pas qu’il parte, c'est la direction qui a décidé. Même s’il ne plaisait pas à 100 %, ceux qui ne l’aimaient pas étaient très peu nombreux. »
Un débat sur la nationalité de Laporte
Après avoir vite eu la confirmation qu'ici, le statut de Bielsa était au moins aussi important qu’à Marseille, on évoque Aymeric Laporte avec les passionnés. Le fameux défenseur français. « Basque français », coupe Paco. « Non, il n’est pas basque, il est juste français », s’enhardit Gabriel. Pendant plusieurs minutes, ils se disputent sur le sujet sans qu’on essaie de s'interposer. C’est le moment où Carlos décide de faire visiter le reste de l’établissement, où des photos d’équipe de toutes les générations sont accrochées sur les vieilles pierres.
« Regarde, regarde », insiste le socio en montrant tel ou tel joueur. « Lui, c’est le plus grand gardien de but de l’histoire du club » explique-t-il en montrant un grand poster en noir et blanc.
« Lui, c’était Guerrero, grand joueur il y a quinze ans. Il a monté sa peña, comme beaucoup d’autres anciens joueurs. » Au total, il existe autour de 80 établissements du genre, officiels et non-officiels. Jeudi, ils vibreront au rythme du match contre l’OM, où exerçait Bielsa il y a encore quelques mois. Forcément, ils penseront encore un peu à lui. Comme d’habitude.