Marseille: La venue de Jean-Marie Bigard lors de la journée de la femme fait grincer des dents
POLEMIQUE•Il animera la soirée de gala d’un festival dédiée à l’humour… féminin…A.R.
Elle pose la question. « Quoi de mieux pour honorer cette journée de la femme ? », s’interroge Eliane Zayan. La fondatrice et directrice artistique du Festi’Femmes de Marseille a répondu ce vendredi à la polémique naissante sur la venue à Marseille de l’humoriste, lors de la journée des femmes, le 8 mars.
« Arrêtez de vous battre contre des choses infondées »
Ce jour-là, Jean-Marie Bigard, l’auteur du sketch intitulé « Le lâcher de salopes », sera le maître de cérémonie de la soirée de Gala du festival. « C’est un humaniste très respectueux de la femme, de toutes les femmes », estime la directrice artistique. L’humoriste a répondu dans un tweet vendredi après-midi.
« "Les hommes vont en prendre plein la gueule, moi le premier !"#NousLesFemmeshttps ://t.co/cqrGgB05m7 — Jean-Marie Bigard (@JM_Bigard) February 12, 2016 »
Vendredi matin, sur Facebook, l’association Osez le féminisme, s’est étonné de ce choix. « Quel intérêt de mettre Bigard au centre de cette manifestation ? s’interroge l’association sur le réseau social, postant un article de Marsactu. Une humoriste féministe (Florence Foresti, Sophia Aram…) en présentatrice ça aurait été trop de femmes on suppose ? Consternant », lâche l’association.
« À la une | À Marseille, Bigard invité vedette pour la journée des droits des femmes https ://t.co/oFGck26h20 pic.twitter.com/7erLlOavOC — Marsactu (@Marsactu) February 12, 2016 »
« Dans son spectacle " Nous les femmes ", il (Jean-Marie Bigard) se met justement dans la peau d’une femme pour les défendre et leur rendre hommage pour leur courage et leur volonté, poursuit Eliane Zayan. Alors Mesdames, je vous en conjure, arrêtez de vous battre contre des choses infondées. D’autres combats plus importants sont à mener, pense la responsable de la programmation du Festi’femmes. J’assume complètement mon choix, et j’en suis fière ».
« Un bien triste symbole »
Le conseiller municipal socialiste, Benoît Payan, s’est de son côté étonné de ce choix dans « ce festival subventionné par la ville de Marseille ». « C’est un bien triste symbole, pense-t-il. Quand une femme gagne encore aujourd’hui 20 % de moins qu’un homme, s’occupe près de deux fois plus des tâches ménagères que les hommes, quand une femme sur 5 est victime de harcèlement de rue et que chaque jour plus de 200 femmes sont victimes d’agressions sexuelles, la priorité de la ville était nécessairement au subventionnement du "lâcher de salopes" », écrit-il dans un communiqué.